jeudi 5 décembre 2019
Le volcan sous-marin au large de Mayotte reste très actif et génère une sismicité continue. Entre le 16 et le 30 octobre 2019, 186 séismes ont été enregistrés avec une moyenne de 12 événements par jour, dont l'un avec une magnitude de M 3,8. La source de cette sismicité se situe au niveau du nouveau volcan sous-marin découvert en mai 2019. Sur une période de 11 mois, de juillet 2018 à juin 2019, le débit éruptif a été évalué à environ 150 à 200 mètres cubes par seconde. Depuis la découverte de l'édifice volcanique, trois nouveaux points de sortie de lave ont été découverts et ont donné les résultats suivants : 1) un volume d'environ 0,2 km3 de lave en 28 jours, de mai à juin 2018, pour un débit minimum moyen d'environ 83 m3 par seconde dans le sud ; 2) un volume d'environ 0,3 km3 de lave en 44 jours entre juin et juillet 2019 pour un débit minimum moyen de 79 m3 par seconde à l'ouest ; et 3) un volume d'environ 0,08 km3 de lave en 20 jours entre juillet et août 2019 pour un débit minimum moyen d'environ 44 m3 par seconde dans le nord.
Il est généralement admis que ce sont les débits les plus élevés observés sur un volcan effusif depuis l’explosion du Laki en 1783 en Islande, dont le débit éruptif moyen avait été évalué à environ 694 m3 par seconde pendant 245 jours d’éruption.
source : BRGM et REVOSIMA (REseau de surveillance VOlcanologique et SIsmologique de Mayotte)
mercredi 17 juillet 2019
On peut lire beaucoup d’articles de presse sur le nouveau volcan sous-marin découvert à Mayotte, avec des conclusions parfois quelque peu fantaisistes. La vérité se trouve dans les bulletins diffusés par l’IPGP, le BRGM ou l’OVPF. Comme écrit précédemment, une première campagne de mesures océanographiques (MAYOBS1) à bord du Marion Dufresne du 2 au 18 mai 2019 a permis de découvrir la naissance d’un nouveau volcan sous-marin à l’Est de Mayotte. La campagne suivante (MAYOBS2), organisée du 11 au 17 juin 2019 a permis d’en savoir plus sur ce nouveau volcan. Les levés bathymétriques ont révélé la présence d’une nouvelle zone d’activité volcanique sur une surface couvrant plus de 8 km², avec une hauteur variant de 25 à 75 mètres.
Outre la sismicité qui est moins forte que celle observée en mai 2018 quand l’essaim a débuté, la population redoute un risque de submersion des rivages car l’île de Mayotte s’incline vers l’Est, très probablement à cause de la vidange d’une ou plusieurs poches magmatiques. Cet affaissement atteint aujourd’hui 130 millimètres, alors qu’il n’est que de 0,19 mm en temps normal. Il faudra être vigilant, surtout au moment des tempêtes et des grandes marées.
mardi 9 juillet 2019
Volcan sous-marin de Mayotte
Une activité sismique affecte l'île de Mayotte depuis le début du mois de mai 2018. Depuis le mois de juillet 2018, l’activité sismique a diminué mais une sismicité persiste, avec des événements parfois ressentis par la population. Les données fournies par les stations GPS installées sur l’île de Mayotte indiquent toujours depuis le mois de juillet 2018 un déplacement d’ensemble vers l’est (d’environ 20 cm depuis juillet 2018) et une subsidence d’environ 7-15 cm selon les sites au cours de cette même période.
Une première campagne de mesures océanographiques (MAYOBS 1) à bord du Marion Dufresne du 2 au 18 mai 2019 a permis une découverte majeure avec la naissance d’un nouveau volcan sous-marin à l’Est de Mayotte. Une deuxième campagne (MAYOBS 2) a été organisée du 11 au 17 juin 2019. Le but de cette nouvelle mission était de poursuivre les acquisitions de données suite aux récentes découvertes de la précédente, en procédant notamment à une nouvelle récupération et au redéploiement des sismomètres de fond de mer, à une nouvelle bathymétrie et à la mesure de la réflectivité sur les zones cartographiées au cours de MAYOBS 1, dans le but de détecter de possibles évolutions des reliefs sous-marins.
L’analyse de données sismiques réalisée à bord confirme une localisation toujours relativement profonde des séismes (entre 25 et 50 km de profondeur), avec un essaim principal à environ 10 km à l’est de Petite-Terre. Les levés bathymétriques réalisés au-dessus du nouveau volcan ont montré que sa taille n’avait pas évolué depuis la campagne MAYOBS 1. En outre, au sud de ce volcan, un nouveau relief a été identifié. Cette nouvelle zone d’activité volcanique s’étend sur une surface couvrant 8,71 km², et sa hauteur varie de 25 à 75 mètres. Ce vaste épanchement représente un volume de 0,2 km3, suffisant pour recouvrir une ville de la taille de Paris d’une couche de 2 mètres de matière en fusion. Il ne figurait pas sur les relevés qui avaient été effectués quatre semaines auparavant ; cela implique qu’il soit apparu entre-temps, et cela donne une idée de l’ampleur du phénomène volcanique, qui focalise aujourd’hui l’attention des chercheurs.
Que ce soit sur la zone de l’essaim principal ou du volcan, les nouveaux levés ont confirmé la présence de panaches visibles dans les colonnes d’eau mais n’atteignant pas la surface.
source : OVPF, IPGP
mercredi 22 mai 2019
L’événement le plus marquant de ces derniers jours a été la découverte d’un nouveau volcan à 3500 mètres de profondeur au large de Mayotte. Cela faisait tout de même un an que la population de l’île angoissait suite à la répétition de séismes. Le gouvernement français s’est enfin décidé à mettre les moyens pour étudier la situation qui a abouti à la découverte du volcan sous-marin. L’étude de la région devrait se poursuivre afin d’en savoir plus sur le comportement de ce volcan. Etant donné sa grande profondeur, il ne devrait pas atteindre la surface avant de très nombreuses années. Il y a même de fortes chances pour que Lo’ihi à Hawaii le devance dans ce domaine.
source : Organismes scientifiques français
mardi 21 mai 2019
Quelques jours après la découverte d’un volcan sous-marin au large de Mayotte, on commence à en savoir plus sur la situation sismique et volcanique dans la région.
S’agissant de la sismicité, la mission scientifique menée depuis deux semaines par le Marion Dufresne révèle – après remontée des 8 sismomètres qui avaient été installés au fond de la mer – que les épicentres ne sont pas situés entre 30 et 60 km de Mayotte comme on l’a cru depuis un an, mais à seulement 10 km de l’île. Toutefois, l’IPGP explique qu’ils sont plus proches en distance "épicentrale" (horizontale) et plus loin que prévu en distance hypocentrale (en profondeur). Les séismes sont situés désormais à des profondeurs de 20 à 50 km.
Après un début très impressionnant en mai-juin, une accalmie a été observée en juillet et août. Dès septembre, l’activité sismique a repris avec des magnitudes plus modérées et des événements plus espacés. Depuis, l’activité est globalement stable, avec de courtes périodes d’accalmies suivies de réveils.
Des notes précédentes indiquaient que la partie orientale de l’île de Mayotte avait tendance à s’incliner, voire à s’affaisser dans l’océan. A l’heure actuelle, cet enfoncement atteint 13 centimètres depuis juillet 2018. Ce déplacement est rapide à l’échelle géologique. Les géologues à bord du Marion Dufresne pensent qu’il peut s’expliquer par la vidange d’un réservoir profond, à environ 40 km de profondeur.
Il semble que le nouveau volcan ne soit pas près de percer la surface de l’Océan Indien si on le compare avec le Loi’hi à Hawaii dont le sommet se trouve à environ 900 mètres de profondeur. Celui du nouveau volcan mahorais se trouvant à environ 2700 mètres de profondeur, il lui faudra probablement des siècles, voire des millénaires pour être visible au-dessus des vagues. Les scientifiques de l’expédition sont moins affirmatifs. Selon eux, si l’on considère que ce nouveau volcan a atteint en un an la taille non négligeable de 800 mètres de hauteur pour 4 km de largeur, il ne lui faudrait à ce rythme que trois ans supplémentaires pour sortir la tête de l’eau ! Toutefois il est aussi possible que ce volcan ait d’ores et déjà arrêté sa croissance. Le Marion Dufresne a en effet découvert "plusieurs dizaines de cônes volcaniques dans une zone de 10 km de diamètre, tous datés de moins d’un million d’années et tous environ de la même taille". Pour le moment, ce nouveau volcan est semblable à ses voisins. Il pourrait donc suivre le même chemin et rester sagement invisible au fond de l’océan.
S’agissant de la composition de la lave du nouveau volcan, la drague du Marion Dufresne a remonté des fragments durcis. Certains, chargés de gaz en dépression, ont explosé en sortant de l’eau ; d’autres sont noirs et criblés de bulles. Tous vont être analysés afin de déterminer précisément la nature de l’éruption, la profondeur et l’origine des roches que crache le volcan.
Comme écrit précédemment, le nouveau volcan émet des fluides. Le sonar à bord du Marion Dufresne a analysé l’eau et détecté "une anomalie d’impédance acoustique qui indique que quelque chose s’échappe du dôme volcanique." Pour l’heure, ni la hauteur de ce panache de fluides, ni sa composition ne sont connues.
Aucune restriction de navigation n’a été ordonnée dans la région de l’éruption sous-marine car le passage du Marion Dufresne n’a pas établi de risque spécifique. Les pêcheurs sont en revanche invités à signaler la présence d’éventuels nouveaux poissons morts.
source : IPGP, via Le Journal de Mayotte
vendredi 17 mai 2019
Un volcan découvert à l'est de Mayotte :
On va peut-être connaître enfin la cause de la sismicité qui affecte et angoisse Mayotte depuis un an ! En effet, un volcan a été découvert à 50 km à l’Est de l’île à 3500 m de profondeur sous la mer.
Quatre ministères ont fait état le 16 mai 2019 de cette découverte, en indiquant que « le gouvernement est pleinement mobilisé pour approfondir et poursuivre la compréhension de ce phénomène exceptionnel et prendre les mesures nécessaires pour mieux caractériser et prévenir les risques qu’il représenterait. »
En juin 2018, une mission scientifique avait été lancée pour réaliser une campagne océanographique des environs à bord du navire Marion Dufresne. Différents organismes français comme le CNRS, l’IPG, ou le BRGM ont mis en évidence un nouveau volcan sous-marin, à 50 km de Petite-Terre.
Ce volcan présente une hauteur de 800 mètres et une base de 4 à 5 km de diamètre. Le panache de fluides volcaniques de 2 km de hauteur n’atteint pas la surface de l’eau. Les émanations de gaz constatées sur le littoral de Petite-Terre par la population sont, selon la mission, un signe habituel rencontré dans ce type d’activité volcanique et feront l’objet d’études spécifiques.
L’instrumentalisation marine va permettre de mieux localiser l’essaim sismique qui affecte Mayotte. L’État indique dans un communiqué qu’il adapte depuis le début de l’épisode sismique, « en fonction de l’éclairage des scientifiques, les mesures de surveillance et de prévention pour faire face à ce phénomène géologique exceptionnel qui impacte la population mahoraise et plus largement cette partie de l’océan Indien ».
Un plan d’action a été mis en place. Son but est, entre autres, de compléter dans les meilleurs délais les dispositifs de surveillance et instruments de mesure pour suivre en continu le phénomène. Il prévoit de procéder immédiatement à une actualisation de la connaissance des risques que présente ce phénomène et les impacts potentiels pour le territoire mahorais. La population sera régulièrement informée, en lien avec les élus locaux.
source : Clicanoo, Journal de l’Ile de la Réunion
Mercredi 16 janvier 2019
Il semble que la situation soit en train de s’accélérer dans le secteur de Mayotte, dans l’archipel des Comores. Comme écrit à plusieurs reprises, la région est affectée par un essaim sismique intense qui inquiète la population. Toutefois, jusqu'à présent, la cause de cette sismicité n'a été ni détectée, ni expliquée.
L’inquiétude a récemment grandi lorsque de nombreux poissons morts sont apparus sur plusieurs sites au large de la barrière de corail, à l’est-sud-est de Mayotte, entre Madagascar et le Mozambique, là où l’essaim a commencé en mai 2018. Les premiers événements avaient des magnitudes proches de M 3,0, suivis d’autres secousses de magnitudes M 3,5 et M 3,7, avec un séisme de M 4,5 le 10 mai 2018.Selon les autorités locales, la découverte de poissons morts était accompagnée "d'une forte odeur de gaz, de caoutchouc ou de plastique brûlé, et de soufre."Il se peut que les poissons morts soient liés à l'essaim sismique et à un possible événement volcanique qui aurait pu perturber le fragile équilibre écologique des fonds océaniques où évolue cette faune. Des situations semblables ont été observées à La Réunion et à Hawaii dans le passé, lorsque la lave a pénétré dans l'océan. La vente des poissons morts a été interdite. Suite à leur découverte, la Préfecture a conseillé aux pêcheurs d'éviter certaines zones définies par leurs coordonnées GPS.
À titre préventif, les pompiers de Mayotte organisent des exercices visant à simuler le sauvetage de personnes piégées par des glissements de terrain, et on apprend aux habitants de l’île à vérifier si les murs de leurs maisons et de leurs entreprises ne sont pas fissurés.
Un signal sismique atypique de très basse fréquence en provenance de l’île de Mayotte a été détecté par les réseaux du monde entier peu avant 9h30 (TU) le 11 novembre 2018. Le signal s’est répété toutes les 17 secondes environ, sur une durée d’une vingtaine de minutes. Le BRGM a déclaré que les signaux de ce type sont caractéristiques des phénomènes volcaniques.Les stations GPS de l'île ont détecté un glissement de plus de 61 mm vers l'est et de 30 mm vers le sud. Au vu de ces mesures, des chercheurs français ont estimé qu'une volumineuse poche de magma se frayait un chemin vers la surface à proximité de Mayotte.En conséquence, la situation doit être surveillée de près.
source : The Watchers, BRGM, IPG, média français