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/ Le tour du monde en 80 volcans

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du tour du monde
en 80 volcans

  • Toponyme : Popogatepe (« montagne qui brûle »), Cerro Ardiente, El Inferno

  • Pays : Nicaragua

  • Altitude : 635 mètres

  • Type : Caldeira

  • Latitude : 11,984° Nord

  • Longitude : 86,161° Ouest

Accès

Le Parc National du volcan Masaya se trouve à la sortie de la ville de Masaya, située à 28 km au sud-est de la capitale, Managua. Ce parc, établi en 1979, a une surface de 54 km² avec plus de 20 km de routes et de sentiers balisés, permettant de visiter une immense caldeira basaltique d'environ 11 km de long et 6 km de large, aux remparts ayant souvent près de 300 m de haut. Cinq volcans et plus d'une douzaine d'édifices volcaniques se trouvent dans la caldeira. Les deux derniers nés, les volcans jumeaux Nindiri et Masaya, regroupent de multiples cratères dont le cratère Santiago, situé dans le Masaya (actuellement actif). On peut s'en approcher en voiture au Mirador Los Vientos. L'incandescence du Santiago n'est visible que de nuit, les abondantes émissions de gaz et les fumées masquent cette incandescence de jour.

Contexte géologique

Le volcanisme centraméricain résulte de la subduction de la plaque tectonique des Cocos sous la plaque des Caraïbes, qui a conduit à l'apparition d'une centaine de volcans. Le Nicaragua compte sept volcans actifs. L'apparition des volcans centraméricains date de l'Oligocène (25 millions d'années) avec une production permanente de magma calco-alcalin, en général basaltique.

Éruptions historiques

Le couple Nindiri-Masaya s'est comporté, au cours de son existence (depuis 8 000 ans environ), tantôt comme un volcan de type plinien (explosif), tantôt strombolien (alternance de coulées de lave et de dépôts pyroclastiques), tantôt hawaiien (accumulation de lave basaltique fluide donnant des coulées aa et pahoehoe). L'explosion majeure du Masaya a eu lieu il y a environ 6500 ans, recouvrant la région d'une couche de plusieurs dizaines de mètres de tephra.
Le comportement actuel du Masaya est plutôt hawaiien avec son petit lac de lave et ses émissions de gaz, de cendres, de laves et ses séismes parfois violents. En 1670, un flot de lave issu du Nindiri fut tel qu'il déborda de la caldeira, et en 1772 une rivière de lave issue du Masaya a recouvert une grande surface connue sous le nom de Piedra Quemada (« Pierre Brûlée »). En 1922, a eu lieu la dernière coulée de lave aa. Les gaz émis actuellement par le Santiago sont du SO2 et du H2S qui, au contact de l'humidité ambiante et avec la pluie, donnent des vapeurs d'acide sulfurique : il y donc quelques précautions à prendre si l'on s'approche du cratère sous le vent dominant. Ces vapeurs détruisent parfois les caféiers et la végétation des environs.
Le grand cratère du Masaya a 450 m de diamètre et il est profond de 300 m. Les parois sont constituées de nombreux affleurements dont les couleurs varient du noir au jaune, en passant par l'orangé et le rouge. Les experts peuvent y lire l'histoire du volcan. Le long des parois du volcan nichent des sortes de perruches et, sur les bords, se posent souvent de grands oiseaux noirs. Tout ce monde paraît se complaire en évoluant, surtout le soir, dans ces gaz toxiques.

Légendes

Durant l'époque précolombienne, le volcan Masaya était vénéré par les indigènes qui lui offraient des sacrifices, parfois humains, pour calmer la fureur des dieux. A l'arrivée des Espagnols, le Masaya était la porte de l'Enfer et, pour exorciser le Démon, une immense croix fut érigée sur le bord du cratère, c'est la Cruz de Bobadilla, toujours visible. Pour les Espagnols du XVIe siècle, le lac de lave était formé d'or fondu. Après une tentative infructueuse pour récupérer cet or (chaleur oblige), on se contenta seulement de le contempler depuis le haut.
Le fond du volcan serait habité par une sorcière qui, lors de ses colères, s'arrache les cheveux ; ces filaments de lave fluide que l'on peut trouver aux alentours, ne sont autres que des cheveux de Pelée. Qui peut encore douter que le Masaya n'est pas de type hawaïen.

A voir

On ne peut quitter le Parc National sans visiter le Centro de Visitantes avec des expositions très bien documentées et didactiques sur la géologie, les volcans, la faune, la flore et l'histoire. A l'est du Parc National, la Laguna de Masaya, profonde de 80 m, fournit l'eau potable de la ville. En demandant le service d'un guide, on peut s'enfoncer de quelques centaines de mètres dans le tunnel de lave de Tzinancanostoc ou Cueva de Murciélagos (« Caverne des Chauve-souris »). Lampe frontale obligatoire.

Bibliographie

Compte tenu de l'importance de ce volcan, la bibliographie est très abondante :
- Le guide des volcans de M. Rosi & al., éditions Delachaux et Niestlé
- Geografica dinamica de Nicaragua de Jaime Incer, éditeur Hispamer Managua
- Le Marena (Ministerio del Ambiente y los Recursos Naturales) à Masaya
- La fiche technique d'Aventure & Volcans (novembre 2005)
- Le site http://www.ineter.gob.ni/geofisica/vol/masaya/masaya.html

Désiré Corneloup
LAVE n° 120 - Mai 2006

GOOGLE MAPS - Masaya

Le cratère du Santiago dans la caldeira du Masaya.
Nicaragua, décembre 2007.
Photographie © Bernard Duyck

Le cratère du Santiago dans la caldeira du Masaya.
Nicaragua, décembre 2007.
Photographie © Bernard Duyck

Le Masaya au soleil couchant.
Nicaragua, mars 2009.
Photographie © Claude Humbert

Le lac de lave (40 x 30 m) du volcan Masaya au Nicaragua.
Novembre 2016.
Photographie © Jacques-Marie Bardintzeff

Le soir tombe sur le Masaya et son petit lac de lave commence à rougeoyer, alors qu‘un sombre panache de gaz sort de l'édifice volcanique.
Nicaragua, novembre 2016.
Photographie © Jacques-Marie Bardintzeff

Incandescence du lac de lave du cratère Santiago au Masaya.
Nicaragua, 16 février 2007.
Photographie © Joël Boyer

Activité volcanique au Masaya.
Nicaragua, 16 février 2007.
Photographie © Joël Boyer

Stalactites dans le tunnel de lave de Tzinancanostoc.
Nicaragua, mars 2009.
Photographie © Claude Humbert

Activité volcanique au Masaya.
Nicaragua, 16 février 2007.
Photographie © Joël Boyer

Activité volcanique au Masaya.
Nicaragua, 16 février 2007.
Photographie © Joël Boyer

Le tunnel de lave Tzinancanostoc.
Nicaragua, 16 février 2007.
Photographie © Joël Boyer