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/ Le tour du monde en 80 volcans

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du tour du monde
en 80 volcans

  • Toponyme : Cosegüina

  • Situation : à la pointe nord-ouest du pays sur le golfe de Fonseca.

  • Pays : Nicaragua

  • Altitude : 872 mètres

  • Type : Strato-volcan

  • Latitude : 12,98° Nord

  • Longitude : 87,57° Ouest

Situation géographique

Le volcan Cosigüina (ou "vigile du Pacifique") est un volcan bouclier basaltique et andésitique, avec une lagune dans son cratère. Il se trouve dans une réserve naturelle (Reserva Natural Volcan Cosigüina) de quelques 15 000 hectares qui occupe le centre de la péninsule du même nom, péninsule qui sépare le Golfe de Fonseca de l'Océan Pacifique. Outre le volcan, cette réserve, couverte d'une forêt tropicale sèche, sert d'habitat au singe araignée, au cerf, à l'iguane, à de nombreuses espèces d'oiseaux dont l'ara écarlate, et sert aussi de couloir de passage de palmipèdes migrateurs qui y font escale.

Accès

Le moyen le plus facile pour atteindre le volcan est de se rendre à Potosi, poste frontière du pays, sur le Golfe de Fonseca, à cinq heures de voiture de Managua via Chinandega. À proximité de Potosi on peut loger dans un hôtel rustique : le Cosigüina Hostal Hacienda (réservation obligatoire à l'adresse info@haciendacosiguina.com.ni). L'hôtel peut se charger de l'excursion au volcan, via un transport en 4x4, sur une piste qui circule à travers les fincas (fermes), avec de nombreux bovins et cavaliers conduisant les troupeaux, et qui s'arrête à 260 m d'altitude en un pittoresque lieu de pique-nique qui surplombe le Golfe et d'où commence le sentier d'ascension parfaitement tracé et aménagé. Sur le sentier, on chemine à travers les dépôts pyroclastiques de l'activité explosive : brèches, lapillis quelques bombes, ponces et scories. Au terme du sentier, on quitte la forêt pour arriver subitement au bord du cratère aux parois abruptes de quelque 2 km de diamètre et de 200 m de profondeur au fond duquel s'étalent les eaux calmes vert émeraude de la lagune inaccessible. Aucune fumerolle n'est détectée sur les bords de la lagune. D'un coté cet abîme béant, de l'autre l'immensité de l'océan, le golfe et les volcans du Salvador et du Honduras qui se dessinent à l'horizon : le spectacle est total. Moyennant quelques précautions (vertige interdit) on peut faire partiellement le tour du cratère. Au retour du volcan, on pourra prendre un bain dans les vasques des eaux thermales, sur le bord de la route de Potosi, ou rejoindre l'océan à l'immense plage de sable fin de Méchapa : baignade dans les rouleaux et grillades de cochons dans un très rustique restaurant. Mais, il y a environ 170 ans, ces lieux étaient loin d'être idylliques, comme on va le voir.

1835, la grande éruption de Cosigüina

Le 20 janvier 1835, après de multiples tremblements de terre, une formidable explosion plinienne lança dans l'atmosphère l'équivalent de 10 km³ de matières volcaniques et de cendres qui obscurcirent le ciel durant plusieurs semaines dans la région. Par comparaison, le St Helens relâcha environ 10 fois moins de matières. La nuit fut totale pendant quatre jours sur le Salvador, le Honduras et une partie du Nicaragua. Tout fut brûlé dans un rayon de 15 km et les pluies de cendres, accompagnées d'orages et d'éclairs, durèrent cinq à six journées.
Des cendres retombèrent jusqu'en Colombie, à la Jamaïque et au Mexique et du matériel volcanique fut retrouvé aux Galapos, aux Antilles et la Mer des Caraïbes fut par endroits recouverte de ponces. Les explosions terminées, le cratère avait 3,5 km de diamètre. Et pourtant ce fantastique cataclysme ne fit officiellement que 8 morts, mais la région fut complètement anéantie. Pour les habitants qui eurent à subir ces épreuves, c'était le prélude au Jugement Dernier et les processions se multiplièrent pour accueillir le Créateur et, dans le reste du Monde, l'année 1835 fut appelée « année de poussière, année de misère ». Le volcan qui, avant 1835, paraissait relativement tranquille, fut décapité, sa hauteur passant de 3 000 m à 900 m environ. Avec le Tambora en 1815, le Krakatoa en 1883 et le Katmaï en 1912, le Cosigüina détient le record explosif des cinq derniers siècles. L'explosion du Cosigüina est l'une des rares explosions pliniennes en Amérique où dominent les émissions et explosions stromboliennes. On estime qu'avant la fantastique explosion de 1835, le Cosigüina atteignait environ 3 000 mètres d'altitude.
Comme pour tous les autres volcans d'Amérique Centrale, le volcanisme du Cosigüina résulte de la subduction de la plaque tectonique des Cocos sous la plaque des Caraïbes.

Dernières éruptions

1709, 1809, 1835 (10 km³ de matières expédiées), 1852, 1859, calme depuis cette dernière date.

Références

- Jaime INCER, Geografica dinamica de Nicaragua, Éditeur Hismamer, Managua, 280 p.
- Le Marena (Ministerio del Ambiente y los Recursos Naturales) à Managua. Notice sur les volcans du Nicaragua en espagnol.
- Les sites : www.ineter.gob.ni, www.volcanolive.com/cosiguina.html et les sites de l'USGS et de l'Instituto Nicaragüense de Turismo.

Désiré Corneloup
LAVE n° 121 - Juillet 2006

GOOGLE MAPS - COSIGUINA

Carte

Vue générale sur le volcan Cosiguïna.
Nicaragua, avril 2009.
Photographie © Claude Humbert

Le cratère du Cosiguïna avec son lac acide.
Nicaragua, avril 2009.
Photographie © Claude Humbert

Le cratère du Cosiguïna avec son lac acide.
Nicaragua, avril 2009.
Photographie © Claude Humbert

Le lac acide du Cosiguïna.
Nicaragua, avril 2009.
Photographie © Claude Humbert