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Article publié dans la revue LAVE N°194

Il y a 350 ans: l’éruption de l’Etna en 1669

Jean-Claude TANGUY & Santo SCALIA

La plus célèbre des éruptions historiques de l’Etna s’est produite du 11 mars au 11 juillet 1669. Souvent confondue avec les séismes meurtriers de 1169 et 1693, elle n’a causé aucune victime directe et n’a pas détruit Catane : l’une des coulées ayant envahi seulement une petite partie de la ville. Mais les dommages sur le riche versant méridional du volcan ont été considérables, avec l’anéantissement d’une douzaine de gros bourgs et l’implication à long terme de l’économie de la Sicile.

1.  Grand tableau conservé dans la sacristie de la cathédrale (Duomo),
exécutée par Giacinto Platania, peintre contemporain natif d’Acireale.

        L’éruption de 1669 a fait l’objet de nombreux écrits de la part des contemporains (voir bibiographie in Recupero, 1815 ; Sartorius, 1880 ; Tanguy & Patanè, 1996 ; Azzaro & Castelli, 2013), en particulier celui du physicien Borelli qui fit tout exprès le voyage à Catane (Borelli, 1670). Si l’émission de puissantes coulées reste son caractère dominant, l’activité explosive a été très importante. Les matériaux les plus grossiers ont édifié le grand cône des Monts Rossi (appelés à l’époque Monti della Ruina), à 800 m d’altitude, juste au-dessus de l’actuel village de Nicolosi. Les cendres ont atteint de grandes épaisseurs sous le vent des bouches éruptives (Pedara, Trecastagni), où elles ont provoqué l’effondrement des toits de certaines maisons. Les plus fines particules éjectées à haute altitude, sont retombées sur toute la Sicile et jusqu’en Calabre.

Les prémices et l’éclatement de l’éruption

        « Le 25 février, écrit un contemporain (in De Fiore,1912), on commença à ressentir quelques secousses de tremblement de terre, qui allèrent en augmentant de jour en jour au point d’ébranler les maisons. Chacun prit peur et se mit à résider en plein air. Le 8 mars, il se produisit un violent tremblement du sol et le bourg de Nicolosi fut ébranlé de part en part. Le 11 mars, à 22 h [heure italienne ancienne correspondant à environ 16h], vint une secousse si forte que presque tous tombèrent à terre, et on entendit une très forte détonation : la Montagne venait de s’ouvrir près d’un mont appelé Monpilieri. »

        En fait, très tôt le matin du 11 mars une longue fracture sinueuse s’était ouverte, depuis le Mont Frumento près du sommet de l’Etna, jusque dans la plaine de San Leo au-dessus de Nicolosi « et deux heures avant le lever du soleil il apparut une grande lueur au-dessus de cette même fissure » (Borelli, 1670). Dans la journée, alors que continuaient les tremblements du sol et les grondements souterrains, des bouches se formèrent les unes après les autres, crachant vapeurs et fumées. C’est seulement le soir que furent signalées les gerbes de scories incandescentes.

        Le 8 mars, selon un autre témoin (don Vincenzo Macri, de Nicolosi, in Sartorius, 1880), l’air était « enflammé » et agité de violents tourbillons. « Dans la nuit, les tremblements du sol nous obligèrent à nous lever et à veiller. La terre, les arbres, les bâtiments bougeaient comme sur de l’eau. Le dimanche (10 mars), les maisons et les murs des routes commençaient à s’écrouler. Les gens apeurés criaient miséricorde et se tenaient au-dehors. Ce qui faisait le plus de peine, c’était les pauvres femmes enceintes, et les parents qui portaient leurs fils et leurs filles dans l’obscurité de cette nuit terrible... A 22 h du lundi 11 mars, le feu du Mongibello ouvrit la terre, et la première ouverture se fit dans la sciara à l’ouest du Mont Nucilla. A 24 h s’ouvrit la grande bouche, là où se fit le nouveau mont : elle jeta tout de suite une épaisse fumée et des pierres rougeoyantes, au milieu de détonations horribles et de fréquentes secousses. Après quelques heures commença à couler une énorme quantité de matière liquide. Ce fleuve de feu se heurta à la base de l’ancien volcan de Monpilieri : déviant alors vers l’Occident, il détruisit de nombreuses maisons de campagne et, vers six heures de nuit, renversa le quartier de La Guardia. »

2.  Catane et l’Etna en 1669. Grand tableau conservé dans la sacristie de la cathédrale (Duomo). On remarquera l’exceptionnelle fidélité, pour l’époque, de cette « vue aérienne » (photo communiquée par Giuseppe Maimone).

Premières destructions

        « Dans l’espace de 24 h, reprend notre premier témoin, le feu brûla deux villages : Monpilieri, composé de sept cents maisons, et Malpasso, qui comptait dix mille âmes. Par la grâce de Dieu, il n’y eut pas de perte de personnes. Le 13 au matin, toute la ville [de Catane] sortit en habits de pénitence, pieds nus, et on porta en procession le très saint voile de notre sainte Agathe : ce voile que les paysans prirent il y a mille quatre cents ans au sépulcre de la sainte et portèrent contre le feu qui s’arrêta, ce voile qu’on appelle «La Grimpa » et qu’on a sorti tant de fois pour de semblables nécessités. On bâtit un autel et on célébra la messe, et à la fin on fit la bénédiction avec le saint voile, et le feu s’arrêta en ce lieu de façon évidente, mais il continuait à avancer en d’autres directions. Le soir, le saint voile rentra à Misterbianco où l’on resta toute la nuit dans l’église en prières, disciplines et autres pénitences. tous se réconfortèrent avec un peu de vivres et d’eau, car dans la journée personne n’avait mangé. Où l’on passait, il n’y avait que des pleurs, des gens en fuite... De toutes les terres voisines chacun s’est enfui, et à Catane ils ne peuvent trouver refuge car, par crainte des voleurs, on a fermé les portes ».

        Ces voleurs, qui commirent quelques assassinats et dont certains furent eux-mêmes pendus pour l’exemple, représentent l’une des causes très indirectes de mortalité due à l’éruption, à laquelle il faut ajouter maladies et malnutrition à plus long terme. Contrairement à ce qu’affirment aujourd’hui des auteurs mal informés, aucune victime ne peut être attribuée à l’action immédiate des manifestations volcaniques, quelques témoins précisant même qu’il n’y eut pas de perte de vie humaine (cf. supra).

        Dès les premiers jours, néanmoins, l’éruption prenait les proportions d’un véritable désastre économique. Les coulées descendaient inexorablement vers le sud, tandis que le nouveau cratère, « dans le fracas d’une batterie de gros canons », crachait scories et cendres, dont l’épaisseur atteignait 2 m aux environ de Nicolosi et 50 - 70 cm à Pedara et Trecastagni, faisant crouler les maisons, anéantissant les cultures : « il n’y a plus d’herbe pour les bestiaux, qui meurent en quantité. Les semences sont brûlées, les vignes, les arbres sont comme en plein mois d’août et la récolte s’annonce compromise. Ce qui est le pire, c’est que commencent les maladies, les morts, tant à cause de ces terreurs que de cette cendre maudite. Maintenant est arrivé pour nos péchés le fléau de Dieu»

        Et de nouvelles processions étaient organisées, ici pour tenter de conjurer les chutes de cendres, là dans l’espoir d’arrêter l’inondation de lave qui, jour après jour, atteignait et ensevelissait Mascalucia, San Pietro, Camporotondo, Misterbianco...

        A la cime de l’Etna, cependant, rien de particulier n’était apparu, « comme si l’antre du cratère sommital était complètement séparé des antres de la nouvelle bouche » (Borelli). Mais le 25 mars, avec de sourds grondements, une énorme colonne « de fumée noire et de matière rougeoyante » s’éleva au-dessus du sommet et le haut du cône central s’effondra dans le gouffre : « le bord regardant Bronte s’écroula d’abord, puis celui de l’Orient, et enfin s’abîma celui qui fait face au midi ».

        Le lendemain, don Diego Pappalardo, curé de Pedara, dépêcha au sommet quatre montagnards expérimentés qui virent le tour du cratère passé « de trois à peut-être plus de six mille pas ». Ce phénomène résultait du drainage du magma par la fente latérale, créant dans le conduit central des conditions favorables pour une violente explosion phréatomagmatique : un bloc long de 15 m fut retrouvé à 1 km du cratère, des scories « chaudes et mêmes brûlantes » retombèrent jusqu’à 8km.

3.  Autre fresque de Giacinto Platania
(église de Santa Maria la Scala à Acireale
avec les parties zoomées. image © S. Scalia).

Giacinto Platania

Giacinto Platania, « insignis pictor » comme l’appelle Borelli, nacquit à Acireale le 13 octobre 1612. Il hérita de l’atelier de son père Antonio, peintre lui aussi, et fit probablement sa formation artistique à Messine. Souvent mentionné sous le nom de Patania (sa propre signature), il est aujourd’hui connu comme « Platania ». Dans son oeuvre l’Etna est plusieurs fois représenté : d’abord dans le Passage de la flotte de don Martino de Redin (grand maître de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem) au large de la cité d’Acireale en 1657 et conservé par la pinacothèque Zelantea de cette même ville. Un deuxième tableau conservé dans la cathédrale d’Acireale figure l’Ange Gardien. Dans les deux cas la cité est représentée avec au fond le volcan et son imposant panache. Mais c’est à propos de l’éruption de 1669 que l’Etna figure en pleine activité éruptive. Un grand tableau, très célèbre, fut réalisé en 1675 : il est toujours conservé dans la sacristie de la cathédrale (Duomo) de Catane. Et une autre peinture sur toile moins connue se trouve sur le grand autel de l’église de Santa Maria la Scala. Dans ces deux oeuvres, Platania est tout-à-fait rigoureux et précis et réussit à donner une perspective « à vol d’oiseau » absolument correcte, surtout quand on la compare aux autres tentatives effectuées par des contemporains et même dans des dessins postérieurs d’un ou deux siècles... Si Platania avait disposé d'un drone, gageons qu’il n’aurait guère mieux fait ! Giacinto Platania mourut à Acireale en 1691 et fut enseveli dans l’église de sainte Marie des Anges dite « des Capucins ».

Les laves arrivent à Catane

        Fin mars, la coulée principale parvint à la Gurna di Nicito (ou d’Anigito), grand lac de « six milles de tour et quatre cannes (8 m) de profondeur » au voisinage de Catane. Alors que les habitants espéraient de ce fait un ralentissement de l’avancée des fronts, la lave remplit cette vaste dépression en moins de six heures et, poursuivant son chemin, ne s’arrêta qu’à un tir de pierre des remparts.

        Les jours suivants, d’autres coulées se mirent à longer le mur d’enceinte occidental. Le 14 avril, elles entourèrent le Castello Ursino qui délimitait alors l’extrémité Sud-Ouest de la cité. Finalement le 23 avril, à deux heures de nuit, le grand fleuve ardent commença à pénétrer dans la mer. Il allait faire gagner 500 m au rivage, sur une largeur de plus d’un kilomètre... Les hautes murailles de Catane, pourtant, résistaient au courant de roc fondu qu’elles contenaient vers l’ouest, « mais cet obstacle ne réussit qu’à le faire gonfler peu à peu, au point que son poids eut bientôt raison de la solidité des murs et, le 30 avril, en renversa la longueur de vingt-cinq cannes (50 m)». Par cette brèche, une coulée très active commença à se répandre dans la ville : « les habitants de Catane restèrent alors frappés de stupeur devant un spectacle aussi funeste. La vue terrible de ce torrent de feu qui débouchait dans la partie haute de la cité faisait croire qu’il allait bientôt l’inonder tout entière ».

        A vrai dire, seules trois cents bâtisses de la partie nord-ouest de la ville furent lentement ensevelies durant les jours suivants, puis cette coulée finit par se refroidir et s’immobiliser. Avec les exagérations habituelles, cependant, l’éruption de 1669 est souvent citée comme « celle qui détruisit Catane ». D’ailleurs, les habitants avaient repris courage. Ils purent endiguer en partie les débordements successifs de lave en construisant d’épais murs de pierre.

4.  Carte de progression des coulées de lave (d’après Corsaro et al., 1996) :
1, Monte Frumento ; 2, Mt San Leo ; 3,Mt Nocilla ; 4, Mt Fusara ; 5, Mt Rossi.
La ligne noire indique l’emplacement d’un tunnel de lave probable.

La première déviation de coulée de l’histoire : réalité ou mythe ?

        L’entreprise la plus fameuse fut la déviation de la coulée à sa source tentée par don Diego Pappalardo. Celui-ci, ayant remarqué que la lave coulait dans un étroit canal aux parois refroidies, eut l’idée de percer l’un de ces remparts naturels afin que la masse en fusion s’écoulât sur le côté, diminuant ainsi la pression dans le lit principal. Le 6 mai, il conduisit vers ce canal une centaine de solides gaillards qui, avec de pesants marteaux, des pics et des pointes de fer, s’employèrent à le mettre en pièces : « Difficile et hasardeuse entreprise ! Comme il était impossible aux ouvriers de résister à la chaleur qui émanait de la lave en feu, ils furent obligés d’oeuvrer à tour de rôle, en se relayant avec célérité, car ils ne pouvaient porter plus d’un ou deux coups avant d’être obligés de se retirer. Finalement, après beaucoup d’efforts, ils réussirent à rompre une grande partie de ce canal. Aussitôt par cette nouvelle ouverture commença à déborder une bonne partie de la lave, qui se dirigea vers l’Occident sur des terrains appartenant à la vile de Paterno. En conséquence, la quantité de matière qui s’écoulait vers Catane vint à diminuer ».

        Mais, après une journée et demie, la lave cessa de couler par la brèche artificielle. Alors Pappalardo « ordonna à ses gens de jeter dans le canal une grande quantité de grosses pierres, de façon à former un barrage efficace et obliger la matière à se répandre sur les laves précédentes. En fait, l’entreprise réussit et eut été un succès complet si les habitants de Paterno ne s’y étaient pas opposés par la force des armes ».

        Peut-être était-ce, pour le narrateur, une façon élégante de conclure, car les «pierres », criblées de trous et moins denses que la lave liquide, ne s’y enfoncent pas ! Il faut aussi préciser qu’en 1983, avec tous les moyens de la technologie moderne et bien que les auteurs d’une nouvelle «déviation de lave » eussent procédé de point en point comme l’avait fait Pappalardo, la tentative se solda encore par un échec. Il fallut attendre plusieurs autres interventions en 1992 et 2001 - 2002 pour parvenir à des résultats appréciables.

5.  Photo satellite du Mont Rossi et de Catane.
image © Google Earth

Un bilan catastrophique

        L’éruption de 1669 prit fin à la mi-juillet. Les laves avaient recouvert 40 km2 de terres fertiles sur une épaisseur moyenne de «cinquante à soixante palmes » (12,5 à 15 m), soit un volume de coulées de 500 à 600 millions de m3 (Tanguy & Patanè, 1996 ; Branca et al., 2015). Encore faut-il ajouter à ce chiffre une quantité difficilement mesurable de projections et de cendres fines. Borelli se livra d’ailleurs à un calcul détaillé du volume des coulées, des scories composant le « Mont de la Ruine » et des cendres répandues aux environs.

        Malheureusement, ses estimations des surfaces sont inférieures de moitié à la réalité (il n’existait pas de cartes à l’époque) et il semble que ce soit pis encore pour les épaisseurs. Comme fait remarquer avec beaucoup de pertinence Recupero, « le Mathématicien ne peut effectuer avec exactitude ses calculs quand il ne dispose pas de données d’une valeur sûre. Or, comment mesurer un torrent de lave qui fait tant de ramifications, de sinuosités, qui recouvre un terrain inégal, qui tantôt s’élève en proéminences, tantôt s’abaisse en vallées plus ou moins amples, de sorte que sa masse doit changer de point en point. M. Borelli considère que sa hauteur ordinaire doit être de dix à quinze palmes (environ 3 m) alors que la lave dans sa majeure partie dépasse cinquante palmes (12,5m), et rares sont les petites ramifications hautes de quinze à vingt palmes ».

        Il convient d’insister sur le fait que cette abondance de magma fut rejetée dans l’espace relativement bref de quatre mois, correspondant à des taux moyens d’éruption supérieurs à 50m3/s : c’est surtout pour cette raison que les évènements de 1669 furent exceptionnels et désastreux. Outre les dégâts occasionnés à Catane, bien moins étendue qu’aujourd’hui et ne comptant pas 20 000 âmes, une douzaine de gros bourgs avaient été anéantis. Certains ont été reconstruits, souvent à plusieurs kilomètres de leur ancien site (comme Misterbianco), tandis que d’autres (La Guardia, Monpilieri...) ont définitivement disparu. Les impacts sociologiques de cette catastrophe et ceux des séismes de 1693 ont été récemment reconsidérés par Branca et al. (2015).

6.  Le cône des monts Rossi et Catane aujourd’hui, vus depuis le moyen versant méridional de l’Etna :
on imagine le désastre économique lors de la prochaine éruption dans cette zone...
image © Jean-Claude tanguy

Références bibliographiques

– Azzaro R., Castelli V., 2013 : L’eruzione etnea del 1669 nelle relazioni giornalistiche contemporanee. Le Nove Muse Editrice, Catania, 232 p.
– Borelli I. A., 1670 : Historia et Meteorologia incendii Aetnei anni 1669. In Academia Pisana, Officia Dominici Ferri, 124 p.
– Branca S., Azzaro R., De Beni E., Chester D., Duncan A., 2015 : impacts of the 1669 eruption and the 1693 earthquakes on the Etna Region. J. Volcanol. Geotherm. Res. 303, 25-40.
– Corsaro R. A., Cristofolini R., Patanè L., 1996 : the 1669 eruption of Mount Etna : chronology, petrology and geochemistry. Bull. Volcanol., 58, 348-358.
– De Fiore O., 1912 : Manoscritti inediti su fenomeni vulcanici. Rend. e Mem. R. Accad. Sci., Lett. ed Arti degli Zelanti, Acireale, ser. 3, vol. VII, 1912, 187-192.
– Recupero G., 1815 : Storia naturale e generale dell’Etna, vol. 2, p. 61-82. Réédition anastatique par Dafni, Catania, 1983.
– Sartorius von Waltershausen W., 1880 : Der Aetna, Leipzig. Réédition en italien par Domenico Sanfilippo, Catania, 2013.
– Tanguy J.-C., Patanè G., 1996 :L’Etna et le monde des volcans. Diderot Éditeur, Paris, p. 138-143.
– Tedeschi-Paterno T., 1669 : Breve ragguaglio degl’incendi di Mongibello avvenuti in quest’anno 1669. Napoli, Edigio Longo, 70p.

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