Thématique ... Découverte
Article publié dans la revue LAVE N°215
L’île de Santorin, mythe et réalité
Dominique BOSTYN
[ Notre histoire se perd dans la nuit des temps, quand les descendants du Dieu Poséidon et de la mortelle Clito, avaient construit une cité idéale, l’Atlantide. Leur île immense se situait dans l’océan Atlantique, au-delà des colonnes d’Héraclès. Corrompus par l’orgueil de la domination, ils envahirent l’Europe mais furent arrêtés par les Athéniens. Zeus, pour les punir, déclencha un cataclysme qui engloutit l’Atlantide. Et ce continent s’abîma dans l’océan Atlantique à tout jamais...
Ce récit de Platon apparait dans ses écrits, le Timée et le Critias, vers 355 av. J.-C. et n’en finit pas d’exciter les imaginations : la légende du continent englouti est née...
Et même si dates et lieux ne concordent pas, le mythe de l’Atlantide est classiquement associé à l’éruption de Santorin. ]

1. Mythe de l’Atlantide, hall de l’aéroport de Santorin.
Et la réalité passe par la tectonique, bien sûr !
Santorin se trouve sur la microplaque égéenne (figure 1) qui subit la subduction de la plaque africaine mais aussi la poussée de la microplaque anatolienne qui a fait tristement parler d’elle en février 2023 lors des séismes qui ont frappé la Turquie et la Syrie. L’île de Santorin est donc sur l’arc égéen, comme deux autres îles actives, Milos et Nysiros (figure 2).

Figure 1. Carte de la microplaque égéenne et des principales plaques tectoniques, in T. T. Flaherty, 2020, p. 27.

Figure 2. L’arc égéen, in T. T. Flaherty, 2020, p. 30.
La naissance de l’île a commencé il y a 2 millions d’années, lorsque les premières éruptions se sont produites sur le fond marin dans la région de la péninsule d’Akrotiri. Puis le volcan Peristeria s’est formé dans la partie nord, il y a 500 000 ans. Ensuite pendant 400 000 ans, l’activité déplacée au centre de la caldeira consistera en la construction de volcans boucliers, interrompue par d’importants évènements explosifs et au moins quatre effondrements de caldeira.
Et nous voici à l’âge du bronze, à l’époque minoenne. Strongylí, l’île ronde en français, va subir une éruption plinienne cataclysmique. L’indice d’explosivité est de 6 ou 7 et une quantité énorme de ponce est crachée par le volcan, qui recouvre toute l’île d’une couche de plusieurs dizaines de mètres par endroits. Une nouvelle caldeira se forme alors, isolant l’îlot de Thirassía. L’utilisation de la dendrochronologie sur un rameau d’olivier carbonisé situe l’éruption entre 1625 et 1600 av. J.-C. C’est cette éruption qui détruisit Akrotiri.
Enfin, l’activité volcanique reprend au centre du cratère, aux îles Kaméni, donnant naissance à Palea Kameni en 197 av. J.-C. et à Nea Kameni au 16ème siècle.
Actuellement, Santorin est un archipel (figure 3) dont la plus grande partie a la forme d’un croissant, Théra ; nous logerons au centre, près de la capitale Fira. Notons que les noms de Santorin, Thíra, ou Théra, sont utilisés dans la littérature pour appeler soit l’archipel, soit la partie orientale en forme de croissant, suivant le contexte. Pour simplifier, j’utiliserai le terme Théra pour parler du croissant, et celui de Santorin pour l’ensemble des îles.

Figure 3. Carte géologique de Santorin (basée sur celle de Druitt et al. 1999), in T. T. Flaherty, 2020, p. 33.
Le nord de l’île
Dès notre arrivée, nous volons vers la caldeira tant attendue; c’est enchanteur, au-delà de toute imagination ! Nous surplombons le nord de la caldeira de plus de 300 m.
Un parement blanc immaculé couvre tout le faîte des îles, véritable trompe-l’oeil entre pureté de la peinture des maisons et éclat de la couche de ponce !
Notre première randonnée nous amène sur le rocher de Skaros, reste d’un cône volcanique, sur lequel a été construit un Kasteli, détruit par un tremblement de terre au 19ème siècle. Les Kastelia furent construits entre le 13ème et le 16ème siècle sous l’occupation vénitienne et servaient à la protection des populations lors des attaques pirates.
Puis, le sentier passe par Mikros Profitis Ilias et par le sommet de Mauro Vouno à 329 m d’altitude. Ces deux cônes volcaniques se sont formés au-dessus du vieux stratovolcan Peristeria, actif il y a 500 000 ans.
Tout au nord de Théra, le chemin aboutit à Oia, qu’il faut prononcer Ía, sous peine de passer pour un ignorant auprès des autochtones ! La ville, comme suspendue à la caldeira, resplendit de blancheur au soleil. La vue est magique. Oia fut abandonnée en 1956 suite à un tremblement de terre et revit maintenant grâce au tourisme et à l’organisation de mariages et de la lune de miel qui s’ensuit !
Mais avec ses piscines suspendues, ses hôtels hors de prix et ses boutiques grand luxe, nous finissons par oublier le pittoresque de l’habitat troglodyte !
Nous décidons donc de finir notre journée dans le petit port d’Ammoundi, en bas de la falaise. Celle-ci est criblée de perforations, anciens témoins d’une occupation moins luxueuse, quand le commerce maritime était la principale activité d’Oia.
Les maisons blanches contrastent sur les ignimbrites rouges, la soirée est enchanteresse...

2. Le rocher de Skaros.

3. Point de vue de Skaros vers le sud et le mont Profitis Ilias.

4. La falaise d’Oia et les ignimbrites rouges.
Le sud de l’île
Notre deuxième objectif de randonnée nous amène vers la péninsule d’Akrotiri, tant nous pressentons que notre réelle source d’intérêt se trouve là. Et la découverte volcanologique commence ! Voici tout d’abord un premier vestige qui date du Pliocène tardif (de 350 000 à 520 000 ans), le volcan Balos (photos 5 et 6). Celui-ci expose au regard sa cheminée, la partie nord de son cône ayant été arrachée par une éruption phréatique explosive, l’une de celles à l’origine des caldeiras successives et des falaises qui plongent dans l’océan. Construite fort à propos dans un repli de lave qui la protège des agressions maritimes, l’église Agios Nikolaos Balou éclate de blancheur dans son écrin sombre...

5. Cheminé́e de Balos mise à̀ nu.

6. Traces d’éruption phréatique à Balos.
Après un rapide repas, nous apprenons un peu par hasard qu’il existe un bateau-navette au départ du petit port de Taverna, à un prix très modeste. Et nous voilà partis pour une mini-croisière qui nous débarque d’abord à la plage de Kokkini Paralia, la plage rouge. Aisément accessible à pied, celle-ci étale déjà une belle surface de... serviettes ! Mais elle s’étend au pied d’un cône de scories, le Mavrorachidi qui ne manque pas d’allure et vaut incontestablement la visite ! Le contournement du premier cap dévoile la merveilleuse Aspri Paralia, la plage blanche (photos 8 et 34). L’eau et le vent se sont alliés ici pour transformer l’épaisse couche de ponce en une véritable oeuvre d’art. La plage blanche n’étant pas accessible par la terre du fait de la verticalité de la falaise, l’ambiance y est sereine : Santorin sait cacher ses trésors aux flots des « croisiéristes » débarqués sans relâche dans ses ports. Le cabotage nous permet enfin d’accoster sur la plage Mesa Pigadia, la plage noire. L’empilement formidable de produits éruptifs de toutes sortes forcent l’imagination, laissant deviner un passé très mouvementé. Plusieurs voiliers sont au mouillage et vont profiter du coucher de soleil.
De retour sur terre, nous finissons notre journée par une balade au phare d’Akrotiri qui offre un beau panorama sur l’îlot Asprónisi, l’île blanche, vestige de l’île de Santorin d’avant l’éruption minoenne. Son socle de couleur sombre est recouvert de ponces indurées, à l’origine de son nom. Peu abordable, l’îlot qui culmine à 70 m d’altitude est inhabité.

7. Kokkini Paralia, la plage rouge.

8. Près de Aspri Paralia, la plage blanche et ses falaises de ponce.

9. Près de la plage Mesa Pigadia, la plage noire.

10. Falaise et alternance de strates de cendres et de laves.

11. Le site d’Akrotiri.

12. Jarres nommées pithoi (site d’Akrotiri).

13. Figurine de bouquetin en or (Musée préhistorique de Fira).

14. Restes de lit en bois ayant brulé (site d’Akrotiri)

15. Fresque des papyrus (Musée préhistorique de Fira).

16. Fresque de la maison des femmes (Musée préhistorique de Fira).
Le site archéologique d’Akrotiri
Nous partons maintenant vers les ruines d’Akrotiri, là où une catastrophe cosmogonique a dû s’imprimer dans les mémoires de ceux qui y survécurent... et développer l’Imaginaire !
À l’âge du bronze, une éruption cataclysmique pulvérise Strongylí et ensevelit Akrotiri sous plusieurs dizaines de mètres de ponce. Les volcanologues estiment que la hauteur du panache éruptif dut atteindre 35 km. La vidange de dizaines de kilomètres cubes de lave entraîna l’effondrement cataclysmique du centre de l’île et la création d’une caldeira. Le raz de marée qui s’ensuivit détruisit les rivages de la Crète à 110 km de là et affaiblit la civilisation minoenne. Autour de la nouvelle caldeira envahie par la mer, ne restaient plus que des vestiges de l’ancienne île qui constituent les îles actuelles de Théra, Thirassía et Aspronisi.
C’est l’archéologue Spyrídon Marinatos qui commence les recherches archéologiques en 1967 en utilisant les écrits de Strabon et de Pindare. La partie fouillée est maintenant protégée par un toit bioclimatique.
L’agglomération regroupait environ 30 000 habitants, disposait d’un réseau de transport de l’eau et d’assainissement et les habitations (à deux ou trois étages parfois) s’organisaient autour de rues pavées. Leurs murs étaient en tuf et en torchis, des linteaux supportaient fenêtres et portes. La ville avait visiblement souffert de tremblements de terre et avait été rebâtie au-dessus des déblais, les rez-de-chaussée se transformant alors en cave.
Une énorme quantité de mobilier, d’ustensiles ménagers et de jarres nommées pithoi ont été dégagés et sont maintenant présentés au Musée préhistorique de Fira. Mais ce sont les fresques exposées qui nous ont le plus émerveillés, tant par la finesse des représentations et de la mise en couleur que par la richesse des compositions.
Des poteries exportées de Crète prouvent également l’importance des échanges commerciaux maritimes de cette époque entre Santorin, Chypre et la Crète (photo 12).
Mais aucun corps n’a été trouvé dans les ruines contrairement à Pompéi ou Herculanum. Les habitants se sont-ils enfuis par bateaux, détruits ensuite par le raz-de-marée ? Ou ont-ils été enfouis ailleurs ? Bien des questions se posent encore aux archéologues et la ville est loin d’avoir livré tous ses secrets.
Le soubassement métamorphique
En plusieurs endroits, affleurent des couches du socle métamorphique qui datent du Cénozoïque. Ainsi, le Mesa Vouno que nous avions repéré de l’avion était le but de notre visite du jour (à gauche sur la photo 17). S’y trouvent les ruines de l’ancienne ville de Théra, que nous pensons visiter en même temps... Nous longeons le mont Profitis Ilias sévèrement échancré par des carrières, gravissons les lacets en épingles à cheveux, pour trouver... porte close pour travaux ! Dommage...

17. Vue aérienne du Mesa Vouno à gauche et du mont Profitis Ilias, point culminant de l’île.
Descendant alors vers le port d’Athinios, nous nous arrêtons pour observer les bords de la chaussée et la structure du bas-côté nous le confirme : ici également, affleurent les couches métamorphiques, restes de l’île pré-volcanique du début du Tertiaire.
Un point de vue sur la falaise témoigne de la succession de cycles éruptifs. Tout en bas, le soubassement lithologique pré-volcanique datant du début du Cénozoïque ; au milieu de la falaise, une couche de ponce « lower Pumice 2 » âgée de 172 000 ans ; la couche de ponce « Middle Pumice » datant de 144 600 ans (colonne plinienne soudée). Enfin, la couche de ponce datant de l’éruption minoenne (photo 18).

18. Falaise d’Athinios et la succession de cycles éruptifs.
Les carrières de ponce, Vlychada et l’Assyrtiko
Lors de la découverte de la cheminée du volcan Balos, nous avions repéré de l’autre côté de la caldeira une construction qui ne figure dans aucun guide. Sachant fort bien de quoi il s’agit, nous décidons d’y faire un passage et prenons l’église du cap Plaka comme repère. Un paysan un peu surpris de nous voir là finit de nous orienter. Et nous voici dans l’immense carrière de tuf, abandonnée, Mavromatis (photos 19, 20, 21... et 33). Le tuf est un matériau léger, facile à extraire et à transporter qui a été largement exploité pour fabriquer le béton. Les blocs étaient lancés dans le vide, canalisés par les murs en escalier pour être chargés directement dans les cales des navires. La destination en était l’Égypte pour la construction du canal de Suez et de la ville de Port-Saïd.
Le site est passionnant, du fait de la mise à nu de l’empilement des téphras, laves et autres produits volcaniques déposés par les éruptions successives. Je trouve de petits amas de carbone près d’une cavité ayant la forme d’un tronc d’arbre. Mais les volcanophiles que nous sommes ne parviennent pas toujours à expliquer toutes les strates...
Malgré son intérêt, j’avoue que cette friche industrielle, hérissée de fers à béton et de restes industriels de toutes sortes, défigure vraiment le site... De plus, il est probable que l’exploitation massive de la ponce a fait disparaître ici des vestiges inestimables de la civilisation minoenne.
Le prochain objectif de notre journée est la plage de Vlychada dont je reprends ici la description de Jean-Maurice Seigne dans un bulletin de la SVG, qui m’avait donné l’envie d’une visite : « Falaises de téphras minoens de vingt à trente mètres de hauteur, couronnant une plage de sable clair et de galets multicolores... elles sont ciselées en circonvolutions par la patiente créativité du temps». Description parfaite...
Sur le retour, nous décidons de goûter à un autre plaisir et de l’île, plus gustatif certainement, celui de l’Assyrtiko. Il s’agit du cépage originel de Santorin qui, planté en sol volcanique, a été le seul à ne pas avoir été détruit par le phylloxera au 19ème siècle, l’un des rares, donc, à ne pas avoir été greffé. Les domaines sont nombreux et proposent souvent des visites avant... la dégustation bien sûr !

19. Carrière de Mavromatis.

20. Mavromatis.

21. Restes de la mine abandonnée.

22. Vlychada.

23. Les vignes d’Assyrtiko.
Les îles Kameni
Tous les voyagistes proposent la visite incontournable de Néa Kameni (Néa K.), aisément accessible en bateau, mais nous avons choisi une excursion à la journée permettant également un plongeon près de Paléa Kameni (Paléa K.) et un arrêt à Thirassía.
Paléa K. est un îlot presque inhabité, situé à 100 m à l’ouest de Néa K. qui date de 197 av. J.C. Un deuxième îlot, Mikri Kaméni, apparaît au 16ème siècle, suivi par Néa K. au 18ème siècle.
En quatre années, la nouvelle île a atteint la taille de l’ancienne Kaméni et sera assez vite habitée. En 1866, le volcan entre à nouveau en éruption et les coulées prendront le nom du monarque de l’époque, le roi Georges 1er, les georgios lavas. Une grande quantité de laves visqueuses triple la taille de Néa K.
Mais ce sont les Dafni lavas, entre 1925 et 1928, qui rattacheront l’îlot initial Mikri K. à l’ensemble Néa K. Les habitants de Santorin n’en avaient pas encore fini avec les soubresauts de leur île turbulente puisque deux cratères s’ouvrent au sommet de l’île entre 1939 et 1941. Ce sont ces deux cratères que l’on visite aujourd’hui. Enfin, 1950 voit le cratère Niki envoyer des téphras jusqu’à 1000 m de hauteur et déverser les Liatsikas lavas.

Figure 4. Les îles de Paléa Kaméni et Néa Kaméni. Légende : gris, au nord, Mikri K. ; violet, au nord-ouest, Néa K; bleu-vert, au sud, Georgios lavas ; vert, au nord, Dafni lavas ; rose au centre, Niki lavas. En jaune, juste autour du cratère Niki, Liatsikas lavas. Schéma extrait du document «GEOTHIRA».
Nous descendrons jusqu’au port à pied, afin de profiter de la vue magnifique sur la falaise de Fira dans la lumière matinale. À cette heure, les chevaux attendent encore patiemment les touristes qui craindront les 600 marches à se coltiner à la montée...
Une traversée sans problème nous amène au port de Erinia, sur Mikri Kaméni, donc. Un chemin empierré et bien entretenu amène le groupe (une trentaine de personnes, quand-même !) vers les cratères sommitaux, à 127 m d’altitude. Malgré le style «touristique» dans le mauvais sens du terme, notre guide parlant français respecte notre besoin de découverte tranquille et répond gentiment aux mêmes questions posées vingt fois... Tester la chaleur à la main pour constater l’importance des chaleurs résiduelles, faire sentir les émanations sulfureuses, nommer les différentes couches de laves et les dater, rien n’est bien innovant pour nous, mais fait avec gentillesse et précision: la sortie est bien agréable. D’autre part, une fort belle vue se dévoile ici à 360° et permet d’admirer l’alignement entre Néa Kaméni, Paléa Kaméni et Aspronissi (photo 26).
La suite de la mini-croisière nous amène à Paléa Kaméni où il est possible de «piquer une tête» dans les eaux chaudes et colorées par les oxydes de fer. Les nageurs courageux trouvant l’eau un peu froide quand même en ce début de mai, nous voilà repartis assez rapidement pour Thirassía, où une autre escale est prévue.
Cette petite île de 9 km2 a une structure assez semblable à Théra, mais en symétrie, bien-sûr. Deux cents marches avalent la falaise du côté est et permettent l’accès à Manolás, la ville principale. Peu touristique, tout respire le calme ici... Une rapide randonnée nous approche du beau relief aperçu de Oia, puis de la couche de cendre minoenne.
Observées du bateau, de surprenantes structures en «rose» témoignent d’un processus évolutif particulier de noyaux de magma. La traversée vers Oia domine un bassin de 400 m de profondeur, le plus profond de la caldeira ; c’est ici que Santorin a perdu 2 km de circonférence lors du cataclysme minoen.
Enfin, notre découverte par la mer s’achève par un beau parcours sous la falaise de Oia, que nous longerons jusqu’au port de Fira.

24. Goulas de Gialos.

25. Erinia et les Dafni lavas.

26. Néa K, Paléa K et Aspronissi.

27. Cratères sommitaux de Néa Kameni.

28. Palea K.

29. Thirassía.

30. Thirassía.

31. Ignimbrites sous Oia.
Et demain?
Deux failles parallèles strient Santorin du sud-ouest vers le nord-est (cf. figure 3), la Kameni line bien sûr en position centrale via les îles Kameni, mais aussi la Kolombo line, plus au nord, sur lesquelles s’alignent de nombreux évents d’éruptions passées. Elles sont considérées comme des expressions superficielles des failles du socle, la Kolombo line passant par le volcan sous-marin du même nom, à 8 km au nord-est de l’île de Santorin. Son éruption historique, de type «nuée ardente», suivie d’un effondrement qui a généré un tsunami, date de 1649-1650.
Et de récentes recherches montrent que la chambre magmatique de ce volcan est en train de se remplir. Si le rythme de remplissage reste régulier, le réservoir devrait atteindre 2 km3 dans 150 ans.
L’arc égéen n’a probablement pas fini de faire parler de lui...
--- Images © Dominique Bostyn et José Moreira ---

32. Vue vers le mont Micros Profitis Ilias.

33. Carrières de Mavromatis vues de Balos.

34. Ilot de ponce percé devant la plage blanche.
Références bibliographique
– Patrick Barois, novembre 2015, Sur quelques îles volcaniques assoupies, LAVE n° 177, p. 6-17.
– Dominique Decobecq, juin 2023, Les bois carbonisés d’Herculanum, LAVE n° 210, p.34-39.
– Découvrir Santorin, 2016, Publications Souanis Bros.
– Timothy H. Druitt et al., 1999, Santorini Volcano, geological Society of London Memoir, n° 19, 165 p.
– Bernard Duyck, octobre 2019, Blog Earth of fire.
– Taya Therese Flaherty, 2020, Study of crystal-hosted melt inclusions at Santorini (greece), with implications of magma genesis and plumbing system processes, Thèse de Doctorat, Université Clermont Auvergne, 331 p.
– Jean-Maurice Seigne, 2004, Calliste : Thera Incognita, Bulletin mensuel de la Société volcanologique genève (SVg), n° 45, C1-10.
– Luc Thomas, janvier 2006, Le volcanisme grec, LAVE n° 118, 9-14, consulter la revue sur gallica
– Patrice Visieloff, septembre 1986, Santorin, LAVE n° 4, p. 14-16, consulter la revue sur gallica
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Notre histoire se perd dans la nuit des temps, quand les descendants du Dieu Poséidon et de la mortelle Clito, avaient construit une cité idéale, l’Atlantide. Leur île immense se situait dans l’océan Atlantique, au-delà des colonnes d’Héraclès. Corrompus par l’orgueil de la domination, ils envahirent l’Europe mais furent arrêtés par les Athéniens. Zeus, pour les punir, déclencha un cataclysme...

Voilà bientôt quarante années que j’arpente la planète à la découverte des plus belles contrées volcaniques, traquant leurs éruptions. Comme pour la plupart des « volcanophiles », ce sont les volcans italiens tout proches qui, les premiers, ont attisé cette passion. Puis le cercle s’est agrandi à ceux, un brin plus éloignés, de Grèce et plus particulièrement de Santorin ...