Vendredi 6 décembre 2024
Reykjanes (Islande)
Dans la presqu’île de Reykjanes, l’activité éruptive dans la chaîne de cratères de Sundhnúkar reste stable. L’activité de l’évent actif a peu changé ces derniers jours. La lave continue de couler du cratère actif, se déplaçant principalement vers le sud-est en direction de Fagradalsfjall.
Des changements mineurs se sont produits sur le front de lave, mais son avancée globale a été lente. Le cratère continue de croître, augmentant le risque d’effondrement structurel. Si cela se produit, la direction de la coulée de lave pourrait changer, mais en raison de l’emplacement du cratère les infrastructures ne semblent pas menacées.
Les données de déformation indiquent qu’il existe un équilibre entre l’afflux de magma dans le réservoir sous Svartsengi et l’écoulement de lave du cratère actif en surface.
Lors du week-end une pollution gazeuse a été mesurée à Húsafjall, à l'est de Grindavík. Les vents dominants du nord ont transporté le gaz vers le sud depuis le site de l'éruption.
Il est conseillé aux visiteurs de la région de surveiller les prévisions de dispersion de gaz de l'Office météorologique islandais et de suivre les conseils selon la qualité de l’air.
Volcan de boue Bledug Kesongo (Indonésie / Île de Java)
Une puissante éruption a eu lieu le 3 décembre 2024 sur le volcan de boue Bledug Kesongo. Les gerbes de boue ont jailli jusqu’à 20 m de hauteur. Des gaz toxiques ont été détectés lors de l’éruption, mais aucun décès ni blessé n’a été signalé. A noter qu’en avril 2023, une personne était décédée près de Kesongo, victime des émissions de H2S.
Deux éruptions de moindre intensité avaient été enregistrées le 29 novembre et le 2 décembre.
Le site de Bledug Kesongo est sujet à des émissions soudaines de boues et de gaz sous haute pression, tels que le méthane. Ces phénomènes sont liés à l’accumulation de pression dans la croûte terrestre.
Taal (Philippines / Ile de Luzon)
Une éruption phréatomagmatique a été enregistrée sur le Taal dans la matinée du 3 décembre 2024. L’éruption s’est produite dans le cratère principal (Main Crater). Elle a duré 4 minutes et a émis un panache de cendres qui s’est élevé à 2,8 km au-dessus de Volcano Island.
On enregistre sur le Taal une hausse des émissions de gaz volcaniques et de déformation du sol depuis novembre, mais avec une faible intensité des séismes d’origine volcanique. Les émissions de SO2 le 30 novembre atteignaient 7216 t/jr, soit plus que la moyenne mensuelle de 5283 t/jr.
Le niveau d’alerte reste à 1, signifiant qu’il existe un risque d’éruptions phréatiques soudaines, d’éruptions phréatomagmatiques mineures, de séismes d’origine volcanique, de retombées de cendres mineures et d’accumulations ou d’expulsions soudaines de gaz volcaniques. Il est interdit de pénétrer dans la zone de danger permanent (PDZ) qui comprend le Main Crater et les fissures de Daang Kastila. De plus, il est conseillé aux pilotes d’aéronefs d’éviter les vols à proximité du volcan.
Kilauea (États-Unis, Hawaii, Big Island)
Une hausse de l’activité sismique dans la région sommitale du Kilauea a été enregistrée la semaine dernière, passant de 10 à 20 événements localisés par jour. De brefs essaims sismiques, avec une moyenne de 6 événements par heure, ont été observés les 29 novembre et 3 décembre 2024 dans la région de Kaluapele et de la caldeira sud. La plupart des secousses ont été inférieures à M2,1.
La zone supérieure du rift sud-ouest a aussi connu une légère hausse de sismicité avec environ 25 événements inférieurs à M2,0 ces deux derniers jours. Le nombre de séismes superficiels dans la zone supérieure du rift est (East Rift Zone ou ERZ) a augmenté la semaine dernière avec une moyenne de 25 à 60 événements enregistrés et de magnitude inférieure à 2,5 pour la plupart. Dans la zone centrale de l’ERZ, l’activité a été similaire à celle de la semaine précédente avec environ 75 séismes entre Makaopuhi et le Pu’uO’o, tous de magnitude inférieure à 2.
Les inclinomètres et stations GPS sommitaux ont enregistré une inflation régulière dans la région du sommet et de la caldeira sud. Cette inflation est également visible sur les dernières images InSAR des observations par satellite. La déformation du sol dans l’ERZ reste constante. Les émissions de SO2 restent faibles.
La dernière éruption du Kilauea s’est produite du 15 au 20 septembre 2024 près du cratère Napau où le terrain reste instable avec divers risques d’accidents.
Ranakah (Indonésie / Petites îles de la Sonde,Ile de Florès)
Une hausse de la sismicité est signalée sur le Ranakah (ou Gunung Ranakah). Au cours du mois de novembre, des observateurs de terrain ont observés des panaches de gaz et de vapeur qui s’élevaient des bases nord-ouest et sud-ouest du dôme de lave. Bien que la sismicité ait été dominée par des événements tectoniques, le nombre de séismes basse fréquence a considérablement augmenté par rapport à octobre. Les données sismiques ont également indiqué l’émergence de séismes d’origine volcanique à la fois superficiels et profonds. Le 3 décembre 2024, le niveau d’alerte a été relevé à 2 (sur une échelle de 1 à 4) et le public a été invité à rester à 1 km du cratère.
Lewotobi (Indonésie / Petites îles de la Sonde,Ile de Florès)
L’activité éruptive se poursuit sur le Lewotobi Laki-laki. Mais la hauteur moyenne des panaches éruptifs a diminué (0,5-2 km au-dessus du sommet contre 1-3 km précédemment) et les événements éruptifs sont moins nombreux. La coulée de lave sur le flanc ouest-nord-ouest mesure 3,8 km de long et celle sur le flanc nord-est environ 2 km, mais aucune des deux coulées ne progresse. Cependant, l’éruption reste significative et le niveau d’alerte est maintenu à 4 (sur une échelle de 1 à 4). Le 26 novembre 2024, la zone d’exclusion a été modifiée, interdisant l’entrée dans un rayon de 7 km autour du centre de Laki-laki dans toutes les directions.
Selon un article de presse, l’aéroport Frans Xavier Seda a rouvert après avoir été fermé depuis le 17 juillet en raison des cendres volcaniques.
Marapi (Indonésie / Ile de Sumatra)
L’activité est en baisse sur le Marapi. Le niveau d’alerte a été abaissé à 2 (sur une échelle de 1 à 4) le 1er décembre 2024, et le public est prié de rester à au moins 3 km du cratère actif.
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