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Article publié dans la revue LAVE N°195
Carnet de voyage : abécédaire de l’Islande dessinée
Dessins de Francis Macard & Jean-Luc Ollivier
Un voyage de deux semaines fin juin-début juillet 2011 (après l’éruption de l’Eyjafjallajökull de mars à juin 2010) est parti de Reykjavik pour aboutir au Lagon bleu.
Un parcours sous un temps très islandais, en jeep comme à pieds : l’hiver, ayant joué les rallonges, nous a obligés à adapter notre circuit en cours de route et toutes les pistes du centre étaient encore interdites.
Parmi les huit personnes du groupe : Francis Macard de Lyon aquarelliste bien connu de nos lecteurs, Jean-Luc Ollivier de Nantes dessinateur amateur et Jeannine qui photographie les scènes dessinées.
Pour cette confrontation inédite entre la palette et la chambre noire, ont aussi été sollicités d’autres membres de L.A.V.E. dont les noms apparaissent sous leurs photos : qu’ils soient tous remerciés !
. Carte de localisation de l'abécédaire islandais.
Ásbyrgi ou Ásheiði (« Fer à cheval ») (4 sur la carte )
Situé au nord de l’Islande, le « Fer à cheval » est un immense cirque taillé dans une énorme coulée de lave prismée. Vu d’en haut, il a la forme d’un U qui fait penser à un fer à cheval.
Il y a deux hypothèses sur la formation de ce cirque. Selon une légende, Oðinn, le dieu principal des Vikings, chevauchait dans le ciel au grand galop comme il le faisait souvent quand son cheval à huit pattes Sleipnir (« Celui qui glisse facilement ») a touché le sol d’un de ses sabots, créant ce cirque. Selon l’autre hypothèse, il se serait produit, il y a 2 500 ans, une éruption sous la glace du Vatnajökull, situé à 170 km au Sud. Elle aurait libéré un flot gigantesque d’eau, de boue et de roches. La force de l’eau aurait démantelé cette coulée de lave prismée vieille de 10 000 ans pour former ce cirque. Tout se serait passé en un jour ou deux, d’après les scientifiques, pas plus.
La version avec Oðinn me paraît plus réaliste.
1. Ásbyrgi , dessin © Francis Macard
2. Ásbyrgi , dessin © Francis Macard
3. Ásbyrgi , image © Francis Macard
4. Ásbyrgi , image © Francis Macard
Áskja (8 sur la carte )
Áskja est un terme islandais signifiant « boîte » mais aussi « caldeira » dans le vocabulaire technique associé à la géologie.
L’Áskja, éponyme d’un système volcanique appartenant au graben médian, est composé d’un emboîtement de caldeiras, la plus interne étant occupée par un lac, l’Öskjuvatn, du massif volcanique qui les entoure, les Dyngjufjöll, reste d’un ancien volcan précédant la caldeira, ainsi que de volcans boucliers, de cratères et de fissures volcaniques s’étirant dans une direction nord-sud sur une centaine de kilomètres de longueur.
La dernière éruption de l’Áskja remonte à la fin 1961 mais sa plus puissante des temps historiques, responsable de la formation de la caldeira remplie par l’Öskjuvatn, s’est déroulée en 1875.
(Source : Wikipedia.)
5. Áskja , dessin © Francis Macard
6. image © Gérard Fugiglando
7. image © Francis Macard
8. image © Sylvain Chermette.
Eldgjá (faille éruptive) (11 sur la carte) et Ófærufoss (12 sur la carte)
L’Eldgjá, toponyme islandais signifiant littéralement « la gorge de feu », est une fissure éruptive qui appartient au système volcanique du Katla, dans le sud du pays.
Elle consiste en une série de cratères allongés et de gorges s’étirant au total sur soixante-quinze kilomètres de longueur, entre le mýrdalsjökull au sud-ouest et le Vatnajökull au nord-est, à l’est de la réserve naturelle de Fjallabak. L’Eldgjá proprement dite est une gorge de huit kilomètres de longueur située au milieu de la fissure et dans laquelle se précipite la norðari-Ófæra en formant l’Ófærufoss.
Sa plus grande profondeur est de 270 m et sa plus grande largeur de 600 m. Son extrémité méridionale est recouverte par le mýrdalsjökull et le tiers nord-est de la fissure est noyé sous la lave issue de l’éruption du Laki.
La route F208 de Fjallabak syðri qui permet de rejoindre la réserve naturelle de Fjallabak et notamment le Landmannalaugar depuis la côte Sud (Kirkjubæjarklaustur) traverse l’Eldgjá.
Un aller-retour sur la courte route F223 qui, partant de la piste principale F208, serpente au fond de la fissure pour rejoindre un parc de stationnement, permet d’accéder à de courts sentiers au coeur de la fissure ; ceux-ci mènent à la double chute d’Ófærufoss, toponyme islandais signifie littéralement « la cascade infranchissable ». Jusqu’en 1993, on pouvait voir une arche naturelle qui enjambait la chute, mais celle-ci s’est effondrée à la fin de l’hiver, sans doute à cause d’une combinaison d’érosion, de séisme et de débâcle.
(Source : Wikipedia.)
9. Eldgjá , dessin © Francis Macard
10. image © Claude Grandpey
11. image © Santo Scalia
Herðubreið (7 sur la carte)
Le Herðubreið, toponyme islandais, signifie littéralement « le large d’épaules ».
C’est un tuya, une montagne à plateau sommital, formé par l’empilement successif de lave et de téphra au cours d’éruptions sous-glaciaires lors de la dernière glaciation de Würm.
Le volcanisme dans la région débuta au cours de la période interglaciaire d’Eem, il y a 120 000 ans, avec le début de la formation du Herðubreiðartögl. mais ce n’est qu’il y a 20 000 ans que le Herðubreið naît au fond d’un lac glaciaire de 300 mètres de profondeur entouré par un inlandsis.
La base du volcan composée de laves en coussins, de hyaloclastites puis de coulées de lave aériennes se met en place jusqu’à il y a 10 700 ans lorsque le lac glaciaire laisse place à l’inlandsis qui recouvre entièrement l’Herðubreið. Les éruptions sous-marines et phréatiques laissent alors place à des éruptions sous-glaciaires au cours desquelles d’autres laves en coussin et hyaloclastites recouvrent de manière incomplète la base du volcan en prenant la forme d’un cylindre délimité par la glace de l’inlandsis, donnant alors naissance à la falaise circulaire ceinturant la montagne.
Il y a 10 200 ans et pendant 200 ans, les éruptions percent la glace de l’inlandsis et mettent en place le cône sommital du Herðubreið formé de coulées de lave aériennes. À partir de 10 000 ans, l’activité volcanique cesse sur le Herðubreið en même temps que les glaces se retirent, mettant alors à jour un tuya intact car n’ayant pas été érodé par les glaciers.
Les criminels rejetés par la société islandaise ont autrefois élu domicile dans la vaste plaine qui s’étend aux pieds du Herðubreið, donnant alors son nom au désert Ódádahraun (« Désert des Crimes »). En raison des falaises friables ceinturant en totalité la montagne, elle ne fut gravie pour la première fois qu’en 1908.
(Source : Wikipedia.)
12. Herðubreið , dessin © Francis Macard
13. image © Jean-Louis Meytral
14. image © Santo Scalia
Krafla (3 sur la carte)
Krafla est un verbe qui signifie ramper, se traîner avec les mains ou les griffes (à rapprocher de l’anglais to crawl). « Il y a dans le mot krafla une idée de palpitation, de frémissement, de bouillonnement. » (régis boyer à propos du surnom d’un des héros de la Vatnsdoela saga.)
Le Krafla est une ride palagonitique (818 mètres d’altitude) du nord de l’Islande, éponyme d’un système volcanique appartenant au graben médian. Il comprend un volcan central caractérisé par une caldeira d’une dizaine de kilomètres de large, et un champ de fissures orientées nord-sud sur une centaine de kilomètres depuis le volcan tabulaire Selfjall au sud à la mer au nord. Ses éruptions ont façonné la topographie des environs du mývatn.
(Source : Wikipedia.)
15. Krafla , dessin © Francis Macard
16. dessin © Francis Macard
17. image © Francis Macard
18. image © Jeannine Ollivier
Mývatn (2 sur la carte)
Mývatn (« le lac des mouches ») est situé dans le nord de l’Islande dans les environs du volcan Krafla. C’est l’unique endroit habité des hautes terres et ce depuis l’installation des Vikings, entre les IXe et XXe siècles. Le lac, troisième étendue d’eau naturelle du pays et d’une superficie 37 km2, reste gelé six mois de l’année. Le nom du lac vient des nuées d’insectes (chironomidae) dont se nourrissent la quinzaine d’espèces de canards qui peuplent les bords du lac en été.
On trouve beaucoup de sites naturels autour du lac dont les célèbres pseudo-cratères de Skútustaðir datant de plus de 2 000 ans. Ce sont des cratères sans cheminée, formés lorsque la lave a recouvert une zone aquifère, faisant passer l’eau à l’état de vapeur et de grosses bulles ont explosés en surface. Le stratovolcan Hverfjall se trouve également près du lac. Son cratère explosif, semblable à ceux de la Lune, a servi de base d’entraînement aux astronautes américains avant leur «petit pas » de 1969. Le site de Dimmuborgir présente également des formations de laves spectaculaires. A partir de 1975, l’endroit a connu une activité volcanique importante qui a culminé avec l’éruption de 1984, quand les fontaines alimentant les coulées de lave faisaient rougeoyer le ciel de Reykjavik pourtant distant de 400 km.
Une belle vue sur le lac est également accessible depuis le pic du volcan Vindbergjarfjall.
(Source : Wikipedia.)
19. Mývatn , dessin © Francis Macard
20. Mývatn , dessin © Francis Macard
21. image © Gérard Fugiglando
22. image © Jeannine Ollivier
Rauðhólar (5 sur la carte)
Le parc national de Jökulsárgljúfur, en islandais Þjóðgarður Jökulsárgljúfur, est situé dans le nord de l’Islande, au bord du fleuve Jökulsá á Fjöllum, entre le site d’Ásbyrgi au nord et la chute Dettifoss au sud. Le fleuve se jette successivement dans les chutes Selfoss, Dettifoss et Hafragilsfoss, et passe par la gorge de Jökulsárgljúfur.
Il y a 8 000 à 9 000 ans, deux éruptions fissurales se sont produites à proximité de la gorge actuelle, avec de volumineuses coulées de lave. L’une a donné naissance aux formations rocheuses de Hljóðaklettar et rauðhólar, et l’autre qui est coupée en deux par la gorge juste au nord de Dettifoss est encore visible sous la forme des cônes volcaniques des randarhólar. Les coulées issues de ces deux fissures ont été érodées en grande partie et les fragments restants constituent les falaises de la gorge : celles de Vígabjarg audes sus de réttarfoss et les promontoires appelés tous deux Eyjan à Vesurdalur au milieu des gorges et à Ásbyrgi.
La Jökulsárgljúfur s’est formée par l’érosion de ces vastes empilements de coulées de lave à partir de la fin de la dernière glaciation. Le retrait des glaciers d’Islande jusqu’à leur position actuelle et notamment celui du Vatnajökull au sud, source de la Jökulsá á Fjöllum, libère les régions désormais hors glaces et s’accompagne de jökulhlaups, de brutales et dévastatrices inondations d’origine volcanique.
(Source : Wikipedia.)
23. Rauðhólar , dessin © Francis Macard
24. Rauðhólar , dessin © Francis Macard
25. Rauðhólar , dessin © Francis Macard
26. image © Jeannine Ollivier
27. image © Francis Macard
Selfoss (6 sur la carte) et Svartifoss (9 sur la carte)
Selfoss (haut) est un complexe de chutes d’eau situé dans le canyon de la Jökulsá à Fjöllum, en amont de la fameuse chute de Dettifoss.
Svartifoss (bas), dans le parc national de Skaftafell, est célèbre non par sa taille ou sa puissance, mais par les magnifiques formations d’orgues basaltiques que l’on peut voir autour et qui lui ont donné son nom (svart signifie « noir »).
(Source : Wikipedia.)
28. Selfoss , dessin © Jean-Luc Ollivier
29. Svartifoss , dessin © Jean-Luc Ollivier
30. image © Gilbert Cherroret
31. image © Jean-Marc Visonneau
Skorar (10 sur la carte)
Le Skorar est un éperon rocheux bordant le Skálafellsjökull, une des langues glaciaires du Vatnajökull, reposant sur des basaltes gris du Tertiaire supérieur avec des sédiments intercalés.
Le Vatnajökull est le plus grand glacier d’Islande et le deuxième glacier le plus volumineux d’Europe. En islandais, vatna signifie « lac » et jökull « glacier ». Situé dans le Sud-Est de l’Islande, il est entièrement inclus dans le parc national du Vatnajökull. D’une superficie de 8 300 km2, soit plus de 95 % de celle de la Corse, il couvre 8 % de la superficie du pays. Son épaisseur maximale est d’environ 1 000 mètres.
Plusieurs volcans sont situés sous le glacier, dont certains sont actifs comme l’Öræfajökull, au sud, qui inclut le point culminant de l’Islande, ou le Kverkfjöll, au nord, ou encore le Grímsvötn et le bárðarbunga, au nord-ouest, recouverts par des lacs sous-glaciaires. Ils sont responsables de jökulhlaups, des inondations brutales provoquées par la fonte de la glace.
En 2006, le parlement islandais a décidé de créer le parc national du Vatnajökull. Celui-ci a été inauguré le 7 juin 2008. Il couvre une superficie de 15 000 km2, soit 15 % du territoire islandais, ce qui en fait le plus grand parc national du pays mais aussi d’Europe.
(Source : Wikipedia.)
32. Skorar , dessin © Francis Macard
33. Skorar , dessin © Francis Macard
34. image © Francis Macard
35. image © Francis Macard
Þingvellir (1 sur la carte)
Þingvellir, toponyme islandais signifiant littéralement « plaine du parlement », est LE site historique de l’Islande.
Cette plaine entourant des volcans des Hautes Terres est une dépression correspondant à un graben résultant de l’ouverture de la lithosphère océanique le long de la dorsale médio-atlantique, à la frontière entre les plaques tectoniques nord-américaine et eurasienne.
Elle a été le théâtre d’événements qui constituent le coeur de l’histoire de la nation islandaise car le lieu originel de rassemblement d’un des plus vieux parlements du monde, l’alþing, qui y fut fondé dès 930, moins d’un siècle après le début de la colonisation de l’Islande. Ce site est ainsi le témoin des grands changements qui ont affecté l’île, dont en particulier la christianisation du pays en l’an 1000, mais aussi les conflits politiques à partir de la fin du XIIe siècle conduisant à un transfert progressif du pouvoir vers les grands royaumes scandinaves (norvège puis Danemark) jusqu’à la dissolution totale de l’assemblée à la fin du XVIIIe siècle. Si l’assemblée ne fut jamais restaurée à Þingvellir, le site reprit rapidement de l’importance comme symbole du nationalisme islandais lors du mouvement indépendantiste du XIXe siècle. En 1930, lors des célébrations du millénaire du parlement, ce site historique est déclaré premier parc national du pays et le 17 juin 1944 c’est ici que la fin de l’union dano-islandaise et la république sont proclamées.
(Source : Wikipedia.)
36. Þingvellir , dessin © Francis Macard
37. image © Francis Macard
38. image © Sylvain Chermette
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