
Vendredi 14 mars 2025

Champs Phlégréens (Italie)
Un séisme relativement intense a été ressenti vers 1h25 le 13 mars 2025 dans les Champs Phlégréens et à Naples. Il a déclenché un mouvement de panique dans la population. La magnitude du séisme a été évaluée à M4,4 avec son épicentre à Pouzzoles où les habitants ont quitté leurs maisons au milieu de la nuit pour se rassembler dehors sous une pluie battante. La première secousse a été suivie de six répliques, la plus forte, d’une magnitude de M1,6, a été enregistrée à 1h40 du matin, et la dernière, d’une magnitude de M1,1 à 3h26.
Le séisme le plus puissant a été ressenti dans une vaste zone, et pour la première fois, dans la ville de Naples et dans plusieurs zones de Campanie. Ce séisme a eu la même intensité que celui du 20 mai 2024 considéré comme le plus fort des 40 dernières années dans la région et le plus important en termes de magnitude depuis la reprise significative du bradyséisme entre Pouzzoles et Naples.
Les écoles de Pouzzoles, Bagnoli et Fuorigrotta ont été fermées. Les pompiers sont intervenus à Bagnoli où un faux plafond s’est effondré dans un appartement piégeant une personne. D’après les pompiers, les appels téléphoniques ont surtout concerné des chutes de débris et quelques cas de panique. Aucun blessé n’a été signalé. Le préfet de Naples a convoqué les responsables des services d’urgence pour faire le point.

Fuego (Guatemala)
Le Fuego est entré en éruption le 9 mars 2025 à 2h55 avec une intense activité explosive, des fontaines de lave jusqu’à 300 m de hauteur. La cendre est montée jusqu’à 5 km d’altitude et des coulées pyroclastiques ont dévalé les flancs du volcan sur plusieurs kilomètres. Les autorités ont évacué près de 300 personnes. Des bus ont amené les évacués jusqu’à une mairie transformée en abri temporaire. Aucune victime n’a été signalée.
Le 9 mars une alerte était lancée par les autorités pour coordonner les secours et les mesures préventives. Le ministère de l'Éducation a suspendu les cours dans plusieurs localités. Une section de la RN-14 entre Escuintla et Sacatepéquez a été temporairement fermée à titre préventif. Les cendres ayant dérivé dans plusieurs directions à plus de 100 km du volcan, l’INSIVUMEH a recommandé de prendre des précautions pour le trafic aérien.
Le 10 mars à 11h30 (heure locale), l’activité a commencé à ralentir et les explosions n’étaient plus continues. L’INSIVUMEH a publié un rapport à 18h indiquant que l’activité et la sismicité étaient revenues à la normale. Les données satellitaires indiquaient qu’il n’y avait plus de grandes quantités de cendres en suspension dans l'air et que les anomalies thermiques n’étaient plus détectées dans les données satellitaires.

Reykjanes (Islande)
Dans la presqu’île de Reykjanes, le volume de magma, dont l'accumulation se poursuit au même rythme sous Svartsengi, est à son plus haut niveau depuis le début de l’activité éruptive en décembre 2023. C’est la plus longue période d'accumulation de magma observée lors de cette série éruptive dans la chaîne de Sundhnúkur depuis le 20 novembre 2024, il y a près de trois mois. Si une éruption se produit dans les jours ou semaines à venir, elle pourrait être comparable, voire plus importante, que celle d'août 2024, la plus importante en termes de volume.
Depuis la dernière éruption, l'activité sismique s'est localisée légèrement plus à l'est que celle d’avant l'éruption du 20 novembre. Le 12 mars 2025 vers 14h30, un essaim sismique assez intense s'est formé au large de Reykjanes. Au fil de la journée, l'activité a diminué, avant de reprendre avant minuit avec un séisme de magnitude 3,5. Cette activité s'est alors légèrement décalée vers l'ouest. Jusqu'à présent, environ 600 séismes ont été détectés dans la région, dont 6 de magnitude supérieure à M3. Cette sismicité est probablement due à une augmentation de pression dans la région en raison de l’accumulation de magma.
Ces séismes pourraient être déclenchés par des modifications du champ de contrainte conjuguées aux activités sismiques et aux intrusions magmatiques de ces derniers temps. Les données récentes de déformation ne montrent pas clairement que l'activité sismique actuelle soit due à des mouvements de magma en profondeur. Ces séismes ne sont pas nécessairement une indication du site probable de l'éruption. Une analyse des données sismiques est en cours pour déterminer la cause de ce déplacement de la localisation du séisme.
Mont Spurr (Etats-Unis / Alaska, Iles Aléoutiennes)
Le mont Spurr présente toujours des signes d’activité. Lors de récents survols, les scientifiques de l’AVO ont observé d’importantes émissions de gaz provenant de fumerolles récemment réactivées au niveau de Crater Peak. L’activité sismique et la déformation du sol se poursuivent. L’augmentation des émissions de gaz confirme l’intrusion de nouveau magma dans la croûte terrestre sous le volcan et indique qu’une éruption est probable, mais pas certaine, dans un futur (semaines ou mois) proche. Si elle se produit, il s’agira probablement d’une éruption explosive comme celles de 1953 et 1992 qui ont duré quelques heures et produit des nuages de cendres provoquant de légères retombées sur les localités de la partie centre-sud de l’Alaska.

Kilauea (États-Unis / Hawaii, Big Island)
L’épisode 13 de l’éruption du Kilauea a commencé le 10 mars 2025 à 2h36 (heure locale), au moment où l’inflation a laissé place à la déflation et où les coulées de lave ont commencé à s'écouler sur le plancher du cratère. Les fontaines de lave ont atteint des hauteurs de 120 à 150 m. Comme d’habitude, cet épisode avait été précédé d’une activité de spattering dans la bouche nord avant d’augmenter en intensité. Les coulées de lave ont recouvert 20 à 30 % du sol du plancher de l’Halemaʻumaʻu.
Cet épisode 13 s’est terminé le lendemain 11 mars à 15h13 (heure locale). La bouche nord a brusquement cessé ses fontaines de lave à 15h11. Par la suite, la fontaine de la bouche sud est devenue instable et a également cessé son activité à 15h13. L’épisode 13 a duré 12 heures et 37 minutes et les coulées de lave ont recouvert plus de 60 % du plancher du cratère de l’Halemaʻumaʻu.
Comme précédemment, un tilt déflationniste a été observé pendant l’épisode, et l’inflation a repris à 15h13 après la fin des fontaines, signe probable d’un 14ème épisode éruptif.
Les émissions de SO2 ont atteint environ 40 000 tonnes par jour lorsque les fontaines de lave étaient les plus actives. Des retombées de cheveux de Pélé ont été signalées à Pahala, à environ 40 km sous le vent, au sud-ouest de l’Halemaʻumaʻu.
Chaque épisode éruptif du Kilauea depuis le 23 décembre 2024 a duré de 13 heures à 8 jours et les épisodes ont été séparés par des pauses de moins de 24 heures à 12 jours.

Poas (Costa Rica)
L’activité éruptive toujours intense sur le Poás se poursuit à un niveau élevé. Début mars, de fréquentes éruptions phréatiques - quasi continues au niveau de la Boca C et sporadiques à la Boca A - éjectaient des matériaux jusqu’à 50 m au-dessus du plancher du cratère. Une déformation radiale et une inflation étaient détectées dans et autour du cratère. Le 7 mars 2025, le niveau d’alerte a été relevé à 3 sur une échelle de 4 niveaux et la couleur de l’alerte aérienne est passée à l’Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs).
Dans un rapport publié le 9 mars, l’OVSICORI a mentionné deux ondes de choc signalant un événement éruptif. Des panaches de vapeur se sont élevés sur plusieurs centaines de mètres et des matériaux ont probablement été éjectés jusqu'à 200 m au-dessus de l'évent, bien que la confirmation visuelle ait été masquée par les panaches. Les éruptions phréatiques généraient des panaches de gaz et de vapeur s’élevant jusqu’à 1 km de haut. L’activité s’est poursuivie les 9 et 10 mars, notamment depuis la Boca C. Les éruptions phréatiques éjectaient des matériaux à 200-400 m au-dessus du fond du cratère et généraient des panaches de vapeur et de gaz s’élevant jusqu’à 1 km de haut. Des blocs atteignant 1 m de diamètre retombaient sur le plancher du cratère. L’activité éruptive s’est poursuivie le 11 mars à des niveaux similaires. Des séismes d’intensité modérée à élevée sont enregistrés et l’inflation se poursuit.

Bezymianny (Russie, Péninsule du Kamtchatka)
Une forte anomalie thermique a été détectée au-dessus du Bezymianny sur des images satellites entre le 28 février et le 6 mars 2025. Des avalanches de débris incandescents dévalaient quotidiennement le flanc sud-est et l’incandescence sommitale était visible au cours de la nuit. Des panaches de cendres générés par les avalanches de débris s’élevaient jusqu’à 2,2 km au-dessus du sommet. La couleur de l’alerte aérienne reste Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs).
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