Vendredi 6 septembre 2024
Reykjanes (Islande)
L’éruption continue sur la péninsule de Reykjanes avec une belle intensité, même si elle a décliné ces derniers jours. Les fontaines de lave de la semaine dernière ont disparu mais la lave continue à bouillonner énergiquement à l’intérieur des deux bouches actives d’où s’échappent des coulées qui se dirigent toujours vers le nord-ouest. Le Met Office indiquait à la fin du mois d’août qu’aucun soulèvement ou affaissement de terrain n’avait été détecté à Svartsengi. Cela laissait supposer que l’afflux de magma dans le réservoir sous Svartsengi était comparable à l’écoulement en surface. Dans sa dernière mise à jour du 5 septembre, le Met Office indique que le soulèvement du sol a repris à Svartsengi. Cela pourrait annoncer une nouvelle éruption dans les semaines ou les mois à venir.
Pour rappel, le site de l’éruption est fermé au public et l’accès à la zone active est hyper compliqué. Il est formellement conseillé par les autorités islandaises de ne pas s’y aventurer.
Source : Met office islandais
Vidéo de l'éruption sur le site web Iceland Monitor
Satsuma-Iwojima (Japon / Îles Ryukyu, Île d'Iwo-Jima)
Le Satsuma-Iwojima (Satsuma Iō-jima ou Iō-jima) situé au bord de la caldeira de Kikai montre un regain d’activité depuis le 1er septembre 2024. Une première éruption a eu lieu le 1er septembre, avec des panaches de cendres s’élevant à une altitude de 1830 m. Une deuxième éruption s’est produite le 3 septembre, avec des nuages de cendres à une hauteur de 1520 m au-dessus du niveau de la mer.
La caldeira de Kikai, située juste au sud des îles Ryukyu, est en grande partie sous-marine. Elle présente un diamètre d’environ 19 km. Le volcan Satsuma Iwo-Jima constitue une petite île qui se trouve sur la lèvre nord-ouest de la caldeira. Kikai a été à l’origine de l’une des plus grandes éruptions holocènes de l’histoire il y a environ 6300 ans (avec un VEI 7) lorsque des coulées pyroclastiques rhyolitiques ont avancé à la surface de la mer sur une distance d’une centaine de kilomètres jusqu’au sud de Kyushu. Les retombées de cendres ont atteint l’île d’Hokkaido, au nord du Japon. L’éruption a dévasté le sud et le centre de Kyushu, qui sont restés inhabités pendant plusieurs siècles.
La dernière période d’éruption significative à Kikai a eu lieu le 6 octobre 2020, avec une explosion et des anomalies thermiques dans le cratère.
Sheveluch (Russie / Kamtchatka)
L’extrusion de lave se poursuit sur le nouveau dôme du Sheveluch situé sur le flanc sud-ouest de l’ancien Sheveluch, ainsi qu’au niveau d’une nouvelle bouche (ou nouveau dôme) qui s’est formée lors des événements explosifs des 17 et 18 août 2024. Des anomalies thermiques au-dessus des dômes sont observées sur les images satellites.
De fortes explosions le 1er septembre ont généré des panaches de cendres qui se sont élevés jusqu’à 8 km au-dessus du niveau de la mer et ont dérivé jusqu’à 770 km du volcan. L’activité explosive s’est poursuivie du 1er au 2 septembre. La couleur de l’alerte aérienne reste Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs).
A noter que le 18 août 2024, un puissant séisme de magnitude 7,0 au large de la péninsule du Kamchatka a accompagné (déclenché ?) une éruption du Sheveluch. Le nuage de cendres émis par le volcan a recouvert la zone d’une épaisse couche. Aucun dégât ni blessure n’a été signalé après le séisme.
Les autorités russes ont retrouvé les corps des 22 personnes à bord d’un hélicoptère de l’agence Vityaz-Aero qui s’est écrasé au Kamchatka le 31 août 2024. Il n’y a aucun survivant. L’hélicoptère était un Mi-8 avec 19 touristes et trois membres d’équipage à bord. L’appareil s’est probablement écrasé en raison des conditions météorologiques et d’une mauvaise visibilité. Une enquête a été ouverte sur une erreur de pilotage ou un dysfonctionnement technique. Le Mi-8 est largement utilisé en Russie. L’agence Vityaz-Aero, l’un des principaux transporteurs du Kamtchatka, conduit entre autres les touristes vers la réserve de Kronotsky, une attraction qui comprend notamment la seule zone de geysers de Russie. Aucun Européen n’était à bord de l’hélicoptère car nous ne sommes plus autorisés à visiter la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine.
Karymsky (Russie / Péninsule du Kamtchatka)
Le 30 août 2024, une série de six puissantes explosions sur le Karymsky a généré des panaches de cendres qui se sont élevés jusqu’à 10 km au-dessus du niveau de la mer. La couleur de l’alerte aérienne a été élevée au Rouge, le niveau le plus élevé, avant d’être abaissée à l’Orange quelques heures plus tard.
Kliuchevskoi (Russie / Kamtchatka)
Une hausse soudaine de la sismicité sur le Klyuchevskoy du 1er au 3 septembre 2024 a incité le KVERT à relever la couleur de l’alerte aérienne au Jaune le 4 septembre.
Ebeko (Russie / Îles Kouriles)
Une activité explosive modérée se poursuit sur l’Ebeko avec des explosions qui génèrent des panaches de cendres jusqu’à 2 km d’altitude. La couleur de l’alerte aérienne reste à l’Orange.
Askja (Islande)
Une équipe scientifique composée de chercheurs du Met Office islandais, de l’Institut des géosciences de l’Université d’Islande et de l’Université de Göteborg (Suède) a visité l’Askja en août 2024. La mission comprenait des mesures géodésiques, de pH, de température et de gaz pour faire un état des lieux de l’activité volcanique dans la région.
Les données obtenues par la mission scientifique indiquent que le soulèvement du sol dans la région se poursuit, même s’il a ralenti depuis septembre 2023. La station GNSS, située à l’ouest de l’Öskjuvatn, a enregistré un soulèvement du sol de 12 cm au cours de l’année écoulée. Les données satellitaires InSAR et les inclinomètres corroborent cet épisode de soulèvement.
Les modélisations montrent que l’accumulation de magma dans la région se produit à une profondeur d’environ 3 km, mais rien n’indique que ce magma se rapproche de la surface. Environ 4,4 millions de m3 de magma se sont accumulés au cours des 12 derniers mois, ce qui porte à environ 44 millions de m3 le volume total depuis juillet 2021.
Les mesures effectuées dans le cratère Víti ne montrent aucun changement significatif du pH, de la température de l’eau ou de sa chimie.
Les données historiques montrent que la déformation au niveau de l’Öskja a commencé en 1966, avec un soulèvement important observé entre 1970 et 1972. Le sol s’est ensuite affaissé jusqu’en 2021, date à laquelle un soulèvement a été de nouveau détecté. Le soulèvement précédent s’est produit sans provoquer d’éruption.
La dernière éruption de l’Askja a eu lieu en 1961, avec un VEI 2. Elle a entraîné la formation du champ de lave de Vikrahraun. Une augmentation de l’activité sismique et géothermale avait été observée 20 jours avant l’éruption.
Des éruptions explosives se sont produites sur l’Askja. La plus récente, le 3 janvier 1875, a entraîné la formation d’une petite caldeira de 4,5 km de large, désormais remplie par le lac Öskjuvatn, et qui coupe la lèvre de la plus grande caldeira centrale.
Si une éruption devait se produire sur l’Askja, le Met Office explique qu’elle devrait être de relativement faible intensité, semblable à celles du 20ème siècle.
Bulletins Info-LAVE
parus depuis novembre 2022
Sélectionner l'année souhaitée
Info-LAVE année 2024
Sélectionner le mois souhaité
Sélectionner le jour souhaité
pour consulter le bulletin Info-LAVE
Septembre 2024