Champs Phlégréens (Italie)

Un essaim sismique comprenant 64 événements (certaines secousses de magnitude M 4,2) avait secoué les champs Phlégréens en septembre 2023. En octobre, le gouvernement italien avait décidé de nouvelles mesures pour assurer la sécurité de la population, parmi elles des évaluations de solidité des bâtiments.
Depuis mi-mai 2024 et à plusieurs reprises, de nouveaux essaims sismiques ont été enregistrés dans cette zone. Samedi 18 mai 2024, entre 04h06 (UTC) et 05h30, l’INGV a enregistré 16 événements d’une magnitude allant jusqu’à M 2,8, à des profondeurs de 2,3 à 2,8 km. Lundi 20 mai 2024, un nouvel essaim sismique avec 150 événements a secoué la région de 19h51 à 00h31, sans faire de dégâts majeurs. Une secousse d’une magnitude M 4,4, la plus puissante depuis 2005, a été enregistrée à 20h10 (heure locale), à 2,5 km de profondeur. Elle avait été précédée, un peu plus tôt, par une secousse de M 3,5. Il est fait état de fissures et de chutes de corniches tandis que des vidéos montrent le sol d’un supermarché jonché de bouteilles tombées des rayons à Pouzzoles. Par précaution, les écoles ont été fermées le mardi 21 mai à Pouzzoles où des centres d’hébergement ont par ailleurs été ouverts. Enfin un nouveau séisme de magnitude M 3,6 s’est produit le 22 mai 2024 à 8h28, avec un épicentre situé dans le golfe de Pouzzoles à 4 km de profondeur. L’événement a été ressenti notamment à Pouzzoles et Bacoli et dans la zone ouest de Naples. Dans la soirée du 22 mai, l’INGV a annoncé la fin de l’essaim sismique qui avait commencé le lundi 20 mai à 19h51, avec une série de 168 événements dont celui de magnitude M 4,4 enregistré lundi soir à 20h10.
Cette sismicité est probablement liée à l’activité bradysismique qui affecte cette région et se caractérise par des mouvements cycliques de montée ou de descente du sol qui seraient liés à des périodes de remplissage et de vidange de la chambre magmatique. Actuellement, le sol autour des champs Phlégréens s’élève de 1,5 cm par mois.
Le soulèvement du sol se poursuit dans les champs Phlégréens, en particulier près de Rione Terra, noyau historique de la ville de Pouzzoles. Selon les données du bulletin hebdomadaire de surveillance de l’observatoire du Vésuve pour les journées du 13 au 19 mai, le soulèvement enregistré à la station GNSS de Rione Terra est d’environ 25,5 cm depuis janvier 2023, dont environ 7,5 cm en 2024, soit 0,5 cm de plus que les données du bulletin hebdomadaire précédent. De janvier à début avril 2024, la vitesse moyenne de soulèvement du sol dans la zone de déformation maximale a été d’environ 10 mm/mois. À partir de mi-avril, cette valeur a été d’environ 20 mm/mois. Du 9 au 16 avril, deux épisodes de soulèvement du sol ont été enregistrés à la station GNSS de Rione Terra, respectivement d’environ 1 cm (9-10 avril) et 0,5 cm (15-16 avril), des épisodes également enregistrés par d’autres stations GNSS proches de Rione Terra dans un rayon de 2-3 km, avec des valeurs progressivement décroissantes en s’éloignant de la zone de déformation maximale.
Pour rappel, la dernière éruption des champs Phlégréens a eu lieu en 1538 et a donné naissance au Monte Nuovo. Cette caldeira de 13 km de diamètre, au nord-ouest de Naples, dans le golfe de Pouzzoles où vivent plus de 500 000 personnes, est surveillée en continu par un système multiparamétrique. Le directeur de l'observatoire du Vésuve a déclaré que « la vitesse moyenne de déformation de 2 cm/mois est stable depuis 40 jours et se traduit par l'augmentation de la sismicité, comparable à celle de l'automne dernier ». La sismicité, précise-t-il, n'est cependant "qu'un" des paramètres constamment surveillés aux champs Phlégréens, le type de séismes, c'est-à-dire le type de déformation des roches auxquelles ils sont liés, et les émissions de gaz étant tout aussi importants.

Source : INGV, Osservatorio Vesuviano, presse italienne

Reykjanes (Islande)

Sur la péninsule de Reykjanes, l’accumulation de magma et le soulèvement du sol qui l’accompagne se poursuivent dans le secteur de Svartsengi à un rythme stable. Après l’intrusion du 10 novembre 2023, l’accumulation de magma n’avait jamais été supérieure à 13 millions de m3. Depuis le début de la dernière éruption, le 16 mars 2024, sur la chaîne de cratères de Sundhnúkagígar, environ 17 millions de m3 de magma se sont accumulés dans la chambre magmatique. Il s’agit de la deuxième plus grande quantité de magma accumulée sous Svartsengi. La quantité la plus importante était de 19 millions de m3 avant l’éruption du 18 décembre 2023.
Le rapport du MetOffice du 21 mai 2024 indique qu’environ 200 séismes ont été détectés dans ce secteur lors du week-end dernier, la plupart inférieurs à M 1.0, une sismicité proche de celle de la semaine précédente, la plupart se produisant soit entre le mont Stóra-Skógfell et le mont Hagafell, soit au sud du mont Þorbjörn.
Le scénario le plus probable semble être une propagation de dyke et/ou une éruption au niveau de la rangée de cratères Sundhnúksgígar.

Source : Met office islandais

Aso (Japon / Île de Kyushu)

En raison de la poursuite de l’activité sismique sur l’Asosan et des émissions élevées de SO₂, le niveau d’alerte a été porté à 2 (sur une échelle de 1 à 5) et le public a été invité à rester au moins à 1 km du cratère.

Source : JMA

Ibu (Indonésie / Archipel des Moluques)

Suite à l’intensification de l’activité éruptive du Mont Ibu à partir du 11 mai 2024 où des panaches cendres sont montés jusqu’à 4 à 5 km au-dessus du sommet, le niveau d’alerte a été relevé le 16 mai à 4, le maximum sur une échelle de 4 niveaux. Le 18 mai au soir, les autorités indonésiennes ont évacué les habitants de sept villages situés dans un rayon de 7 km autour du volcan après une nouvelle éruption avec un panache de cendres de 4 km de hauteur et parsemé d’éclairs. Il a été conseillé au public de rester à 4 km du cratère actif et à 7 km de l'ouverture nord de la paroi du cratère. Plus de 13000 personnes vivent dans un rayon de 5 km autour du versant nord du cratère.

Source : PVMBG (ou CVGHM)

Marapi (Indonésie / Ile de Sumatra)

L’activité éruptive se poursuit sur le Marapi avec des panaches de gaz et de vapeur qui s’élèvent jusqu’à 200 à 300 m au-dessus du sommet. Pour rappel, les lahars du 11 mai ont causé des morts, des évacuations et des dégâts considérables. Le bilan s’élève à 67 morts, 20 personnes sont toujours portées disparues et 40 à 44 personnes ont été blessées. Au total, 989 familles ont été touchées par les lahars. Le niveau d’alerte reste à 3 (sur une échelle de 1 à 4).

Source : PVMBG