Vendredi 23 août 2024
Reykjanes (Islande)
Une nouvelle éruption a débuté dans la soirée du 22 août 2024 sur la péninsule de Reykjanes. L’éruption était attendue depuis plusieurs semaines en raison de l’activité sismique et du soulèvement du sol dans la région de Svartsengi.
Une situation d’urgence a été déclarée peu après 21h (heure locale) et la zone autour de Grindavík a été évacuée. Peu d’habitants se trouvaient dans la ville ces dernières semaines ; il y avait juste des ouvriers qui construisaient et renforçaient les digues de terre dans la région. L’éruption a aussi entraîné l’évacuation du Blue Lagoon, où se trouvaient environ 1300 clients et membres du personnel.
L’éruption se situe dans la région de Sundhnúksgígaröð, à peu près au même endroit que l’éruption de mai dernier. La fissure semblait mesurer 1,4 km de long au début de l’éruption mais le Met Office s’attend à ce qu’elle s’allonge au cours des prochaines heures.
Les autorités demandent aux civils de rester à l’écart de la zone pour leur propre sécurité et celle des équipes d’intervention. Il s’agit de la neuvième éruption en un peu plus de trois ans et de la sixième en huit mois, depuis la première éruption sur la chaîne de cratères de Sundhnúkagígar en décembre dernier. Comme les éruptions précédentes dans la région, l’éruption n’a pas d’impact sur le trafic aérien.
Dans ses dernières mises à jour, le Met Office donne des détails supplémentaires sur le début de l’éruption.
A 20h48 UTC, un intense essaim sismique a commencé sur la chaîne de cratères Sundhnúkur entre Stóra-Skógfell et Sýlingarfell. Une hausse de la pression a également été mesurée dans les puits de forages. Il était évident qu’une intrusion magmatique avait commencé et qu’une éruption était imminente.
Une fissure s’est effectivement ouverte à l’est de Sýlingarfell et à 21h30, un panache de gaz d’environ 1 km de hauteur se dirigeait vers le sud. La fissure éruptive mesurait environ 3,9 km de long. Elle s’est d’abord étirée à la fois vers le nord et vers le sud. L’activité sismique était principalement au nord, ce qui indiquait que le magma se frayait un chemin vers le nord plutôt que vers le sud.
A 23h le 22 août, la longueur de la fissure éruptive n’avait pas varié. La sismicité était relativement stable et l’activité principale se situait à l’extrémité nord de la fissure. Il était donc peu probable que la fissure s’étende vers le sud en direction de Grindavík.
Source : Met Office et presse islandaise
Vidéo de l'éruption sur le site web Iceland Monitor
Sheveluch (Russie / Kamtchatka)
Suite à un séisme de magnitude 7,0 qui a frappé la côte est de la Russie le 18 août 2024, le Sheveluch est entré en éruption avec une colonne de cendres qui s’est élevée jusqu’à 8 km au-dessus du niveau de la mer. Selon l’USGS, l’épicentre du séisme se trouvait à environ 90 km de Petropavlovsk-Kamchatsky, à une profondeur d’environ 50 km.
Aucun dégât majeur n’a été signalé. Le ministère russe des situations d’urgence n’a pas émis d’alerte tsunami. Mais quelques heures auparavant, le système américain d’alerte aux tsunamis avait averti que des vagues de tsunami déclenchées par ce séisme étaient possibles à moins de 300 km de l’épicentre, le long des côtes russes.
Stromboli (Italie / Iles Éoliennes, Ile de Stromboli)
En milieu d’après-midi le 15 août 2024, l’INGV a observé un débordement de lave sur la Sciara del Fuoco du Stromboli, alimentée par une intense activité de spattering dans la zone cratérique nord du volcan. Le front de lave se situait entre 500 et 400 m d’altitude. Le trémor volcanique atteignait des valeurs très élevées et dépassait même le niveau enregistré dans la nuit du 13 au 14 août.
Le 16 août, l’INGV indiquait que le débordement de lave s’était arrêté et était en cours de refroidissement. Toutefois, l’activité strombolienne persistait dans le Cratère Nord et des explosions stromboliennes se produisaient dans la zone cratérique Centre-Sud. Le trémor diminuait progressivement tout en conservant des valeurs élevées.
Etna (Italie, Sicile)
À partir de 5h du matin (heure locale) le 18 août 2024, les caméras de surveillance ont montré un nouvel épisode d’activité strombolienne dans la Voragine de l’Etna. Le panache de cendres se dirigeait vers l’est-nord-est. Une hausse rapide du trémor a été observée, mais l’événement a été de courte durée.
Source : INGV
Webcam L.A.V.E. ETNA
Dukono (Indonésie, Archipel des Moluques)
Depuis fin juillet 2024, l’éruption du Dukono produit des panaches de cendres qui s’élèvent de 100 à 1000 m au-dessus du sommet. Le niveau d’alerte est à 2 (sur une échelle de 1 à 4), et il est demandé au public de rester en dehors de la zone d’exclusion de 3 km. Toutes les activités sont interdites à moins de 3 km du cratère.
Le volcan a connu une éruption soudaine le 17 août 2024 alors que plusieurs dizaines de personnes se trouvaient sur la lèvre du cratère malgré les recommandations de rester hors de la zone d’exclusion. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre ces visiteurs imprudents en train de dévaler la pente en courant.
A la suite de cet incident, les autorités indonésiennes exhortent à nouveau la population locale et les touristes à ne pas escalader le Dukono.
White Island (Nouvelle-Zélande / Bay of Plenty)
Le 16 août 2024, une hausse modeste des émissions de cendres a été observée dans les images satellitaires de White Island. Les panaches de gaz et de cendres s’élèvent en ce moment jusqu’à 2 km de hauteur. Lors d’un survol le 14 août une hausse des émissions de gaz a été détectée par rapport au survol précédent du 18 juillet. Les émissions proviennent de la bouche active qui a un diamètre de 10 à 15 m. L’analyse d’un échantillon de cendres indique une source magmatique peu profonde. Les dernières données confirment que l’activité éruptive a changé vers le début août. Le niveau d’alerte volcanique reste à 3 (sur une échelle de 0 à 5) et la couleur de l’alerte aérienne est maintenue à Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs).
Dernière minute : Une dépêche de l’AFP indique que les panaches de cendres de White Island perturbent le trafic aérien en Nouvelle-Zélande. Plusieurs vols ont été cloués au sol le 22 août 2024. Les scientifiques préviennent que la bouche active sur l’île pourrait émettre des panaches pendant « des semaines, voire des mois ». Air New Zealand a déclaré que 10 vols ont été annulés le 22 août en début de journée en raison des cendres volcaniques se trouvant sur les trajectoires de vols. Ces derniers ont repris après dissipation des cendres dans l’espace aérien. Enfin, les scientifiques informent les habitants des principales îles de Nouvelle-Zélande qu’ils pourraient percevoir l’odeur des gaz volcaniques ou souffrir d’une légère irritation des yeux ou de la gorge, mais les impacts seront mineurs.
Nevado del Ruiz (Colombie)
L’activité éruptive se poursuit sur le Nevado del Ruiz. Le nombre d’événements sismiques associés au mouvement de fluides a augmenté en intensité et en nombre par rapport à la semaine précédente. Des émissions de cendres sont observées, ainsi que la projection sporadique de matériaux plus chauds. Des retombées de cendres ont été signalées dans plusieurs localités. La sismicité associée à la fracturation de roches a diminué à la fois en nombre d’événements et en intensité par rapport à la semaine précédente. Les émissions de SO2 sont variables et les panaches de gaz s’élèvent jusqu’à 1,2 km au-dessus du cratère. Des anomalies thermiques sur le plancher du cratère sont visibles dans les données satellitaires. Le niveau d’alerte reste Jaune (niveau 2 sur une échelle à quatre niveaux) et le public est prié de rester à l’écart du périmètre de sécurité autour du cratère Arenas et d’éviter les ravines dans les zones jugées à haut risque.
Reventador (Équateur)
L’éruption du Reventador se poursuit. La sismicité se caractérise par de nombreuses explosions quotidiennes, ainsi que par des événements sismiques longue période et des épisodes de trémor harmonique. Des panaches de cendres et de gaz sont observés la plupart du temps ; ils s’élèvent à 300-800 m au-dessus du cratère. Des anomalies thermiques dans le cratère sont identifiées sur des images satellites. Le niveau d’alerte reste à Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs).
Sangay (Équateur / Andes équatoriennes, à l'est des Andes équatoriennes)
L’activité éruptive reste intense sur le Sangay. Le réseau sismique enregistre en moyenne de 190 à 270 explosions quotidiennes. Des panaches de gaz et de cendres sont visibles sur les webcams et les images satellites. Ils s’élèvent de 500 à 2000 m au-dessus du sommet. Des matériaux incandescents sont périodiquement visibles la nuit au niveau de la zone sommitale. Ils sont parfois projetés par des explosions jusqu’à 1 km au-dessus du sommet et 500 m sur les flancs du volcan. Le niveau d’alerte reste au Jaune (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs).
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