Puyehue-Cordón Caulle (Chili)

Le niveau d’alerte du complexe volcanique Puyehue-Cordón Caulle a été relevé à la couleur Jaune (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs) le 26 avril 2024. Cette hausse du niveau d’alerte fait suite à la détection d’une zone d’inflation significative située à 6 km à l’ouest-nord-ouest du site de l’éruption de 2011. Au cours des premiers mois 2024, le taux d’inflation a augmenté et atteint une moyenne maximale de 2,4 cm/mois.
Depuis la mi-2020, la région connaît une hausse de l’activité sismique volcano-tectonique et hybride de grande magnitude (supérieure à M 3,0), principalement liée à une source souterraine peu profonde proche du centre de l’éruption de 2011.
Près du point d’émission de l’éruption de 2011, la température des émanations gazeuses atteint environ 90°C, conséquence probable de la présence d’une poche magmatique peu profonde vestige de cette éruption.
Les autorités demandent à la population locale et aux visiteurs à proximité de rester informés de l’état du volcan.
La dernière période éruptive du complexe volcanique Puyehue-Cordón Caulle a duré de juin 2011 à avril 2012, avec un VEI 5.

Source : SERNAGEOMIN

Tofua (Royaume des Tonga, Île de Tofua)

L’activité volcanique s’est intensifiée sur le volcan Tofua le 25 avril 2024. Les données fournies le 26 avril par le satellite Sentinel-2 montraient un signal thermique très intense dans le cratère du cône Lofia, avec des émissions abondantes de SO₂. Ce même jour, le panache est passé au-dessus de la capitale Nuku’alofa, à 150 km au sud du volcan. Les images satellite montraient un nuage de cendres s’élevant jusqu’à une hauteur de 4 à 6 km le 28 avril.
Le 29 avril, les Services géologiques des Tonga ont relevé une légère diminution des anomalies thermiques sur le volcan Tofua, avec 14 événements, contre 16 lors des observations précédentes.
Il est conseillé aux navigateurs de rester au-delà de 2 km du volcan jusqu’à nouvel ordre.

Source : Services Géologiques des Tonga

Reykjanes (Islande)

L'éruption du Sundhnúkur se poursuit avec un cratère actif depuis le 5 avril. Les coulées de lave parcourent une courte distance au sud du cratère dans un chenal ouvert puis, plus loin, en tunnel de lave.
Le soulèvement du sol dans la région de Svartsengi se poursuit à un rythme constant. Les modèles analytiques suggèrent que la quantité de magma rechargé dans le réservoir sous Svartsengi, depuis le début de l'éruption le 16 mars, approche les 10 millions de mètres cubes. Ce niveau équivalent à partir duquel, lors d’événements précédents, le magma a commencé à se propager vers la surface sous forme d'intrusions depuis le réservoir à 4-5 km de profondeur, pourrait être le signe d’une recrudescence significative de l’activité éruptive.
En conséquence, il est demandé aux gens de rester à l’écart du site de l’éruption, d’autant plus que le soulèvement du sol signe d’une accumulation de magma, pourrait conduire à l’ouverture d’une deuxième fissure à l’endroit ou à proximité de l’éruption actuelle. Le Met Office islandais et la police demandent aux gens de ne pas se rendre à pied jusqu’à l’éruption au niveau de la chaîne de cratères de Sundhnúkagígar. En effet, si une autre éruption survenait, elle serait probablement si soudaine qu’il n’y aurait pas le temps de prévenir les gens d’éviter la zone.
L'Office météorologique islandais vient de mettre à jour l'évaluation des risques due à l’éruption sur la péninsule de Reykjanes. Le risque dû aux coulées de lave a été augmenté, tandis que celui dû aux cendres volcaniques a été diminué. Le risque dû aux émissions de gaz persiste dans le secteur.

Source : Met office islandais, iceland monitor
Vidéo de l'éruption sur le site web Iceland Monitor

Poas (Costa Rica)

Des émissions de gaz et de vapeur sont encore observées depuis les bouches Boca A et Boca C au fond du cratère du Poás. Les panaches se sont intensifiés le 28 avril 2024 et ont atteint plusieurs centaines de mètres de hauteur. Une odeur de soufre a été signalée à Sarchí et Grecia, à environ 17 km au sud-ouest du volcan le 25 avril. L’incandescence au niveau de la Boca A était visible pendant la nuit du 27 au 28 avril, et des bouches Boca A et Boca C du 29 au 30 avril.

Source : OVSICORI

Rincón de la Vieja (Costa Rica / Cordillère de Guanacaste)

L’activité sismique du Rincón de la Vieja s’est intensifiée le 17 avril 2024 puis de nouveau le 25 avril. Des événements longue période (LP) se produisaient parfois à raison de plusieurs centaines par jour. Ces événements sismiques sont les plus intenses enregistrés au cours des cinq dernières années. 19 petits événements éruptifs ont été enregistrés entre le 17 et le 25 avril et ont généré des panaches de vapeur et de gaz pouvant atteindre 2 km. Les émissions de SO₂ ont atteint environ 493 tonnes/jour. Le niveau d’alerte reste à 3, Orange, sur une échelle à quatre niveaux.

Source : OVSICORI

Ruang (Indonésie / Archipel des îles Sangihe)

Une nouvelle puissante éruption a débuté sur le Ruang dans la soirée du 29 avril 2024, avec une colonne de cendres qui s’est élevée à environ 19,2 km d’altitude. Les autorités ont relevé le niveau d’alerte à 4 (le maximum) et la couleur de l’alerte aérienne au Rouge. Cette éruption survient seulement deux semaines après un événement similaire le 16 avril.
L’éruption s’est caractérisée par une impressionnante émission de lave incandescente. Elle a été rendue encore plus spectaculaire par la présence d’éclairs dans le panache de cendres. Parallèlement, une importante pluie de pierres et de graviers a été observée sur une zone plus vaste que lors de la précédente éruption du 16 avril. La situation s’est ensuite stabilisée.
L’aéroport Sam Ratulangi de Manado a été fermé jusqu’au 2 mai. Il a été fortement conseillé aux habitants proches du Ruang et aux touristes de rester vigilants et d’éviter d’entrer dans les zones situées dans un rayon de 6 km autour du cratère actif. Pour les habitants de l’île de Tagulandang située dans ce rayon de 6 km, une évacuation immédiate a été déclarée nécessaire, avec déplacement vers des zones plus sûres. Le 2 mai 2024 dans l’après-midi, 3364 personnes avaient été évacuées de l’île de Tagulandang, avec plus de 5000 habitants en attente de l’être. Ils devraient être évacués dans les prochains jours.

Source : PVMBG, Darwin VAAC, médias d’information internationaux

Taal (Philippines / Ile de Luzon)

Une activité volcanique est toujours observée sur le Taal. Des panaches de gaz et de vapeur, parfois volumineux, s’élèvent chaque jour jusqu’à 1,8 km au-dessus du Main Crater. Jusqu’à 14 séismes sont enregistrés quotidiennement par le réseau sismique, avec quelques épisodes de trémor d’une durée de 2 à 4 minutes. Un événement phréatique d’une durée de deux minutes a été enregistré les 28 et 29 avril. Le niveau d’alerte reste à 1 (sur une échelle de 0 à 5) et le PHIVOLCS rappelle au public que l’ensemble de Volcano Island est une zone de danger permanent (PDZ).

Source : PHIVOLCS

Caldeira d'Ambrym (République de Vanuatu / Ile d'Ambrym)

De petites émissions fumerolliennes sont observées dans les cratères du Benbow et du Marum dans la caldeira d’Ambrym. On observait de l’incandescence dans le cratère du Marum pendant la nuit du 20 au 21 avril et une anomalie thermique a été identifiée sur une image satellite le 23 avril. Le niveau d’alerte reste à 2 (sur une échelle de 0 à 5). Le public est prié de rester en dehors de la zone de danger permanent A, avec un rayon de 1 km autour du cratère du Benbow et un rayon de 2 km autour du cratère du Marum, et de rester à 500 m des fissures au sol qui se sont ouvertes pendant l’éruption de décembre 2018.

Source : VMGD

Yasur (République de Vanuatu / Ile de Tanna)

L’activité du Yasur reste élevée (« major unrest ») correspondant au niveau d’alerte 2 (sur une échelle de 0 à 5). Les explosions produisent des émissions de gaz, de vapeur et/ou de cendres. Certaines explosions peuvent éjecter des matériaux qui tombent dans et autour du cratère. Il est demandé au public de ne pas pénétrer à moins de 600 m de la zone d’exclusion permanente.

Source : VMGD

La Cumbre (Equateur / archipel des Galapagos, île Fernandina)

L’éruption se poursuit sur l’île Fernandina. Des anomalies thermiques quotidiennes le long de la coulée de lave sont visibles dans les images satellite, ainsi que les émissions de gaz et de vapeur provenant de la zone où la lave pénètre dans l’océan. Les émissions de SO₂ varient entre 343 et 1362 tonnes par jour.

Source : Instituto Geofisico