Santorin (Grèce / Arc égéen)

Un mois après son début, l’essaim sismique enregistré près de l’île de Santorin diminue progressivement. Les secousses, qui se produisaient parfois à quelques minutes d’intervalle, ont poussé des milliers d’habitants à fuir Santorin et les îles voisines d’Ios, Amorgos et Anafi. Les écoles restent fermées sur ces îles pour une quatrième semaine d’affilée et de nombreuses autres restrictions sont toujours en vigueur.
Toutefois, les scientifiques observent une baisse de l’activité sismique, tant en termes de nombre quotidien de secousses que de magnitudes maximales. L’activité reste concentrée dans la même zone où aucune nouvelle hausse des événements micro-sismiques n’a été observée depuis le 15 février 2025. Plus de 20 000 événements de magnitude M1,0 ou plus ont été enregistrés entre le 26 janvier et le 22 février. Les plus violents, attribués à des processus tectoniques naturels ainsi qu’à des mouvements de magma sous les fonds marins, ont atteint M5,3 ne causant que des dégâts mineurs.
Le maire de Santorin indique aujourd’hui que plusieurs milliers de personnes sont revenues sur l’île. Il a appelé les autorités gouvernementales à fournir une assistance supplémentaire pour faire face aux risques, pour notamment contrôler les chutes de pierres et installer ou réparer des clôtures de protection sur les pentes des collines.

Source : Associated Press

Kilauea (États-Unis / Hawaii, Big Island)

L’épisode 11 de l’éruption du Kilauea dans le cratère de l’Halemaʻumaʻu a commencé à 18h26 (heure locale) le 25 février 2025. L’éruption a débuté par une activité de ‘spattering’ de faible intensité, avec une coulée de lave qui s’est étalée sur le plancher du cratère. Les fontaines de lave ont augmenté et atteint une à deux heures plus tard des hauteurs maximales de 180 m environ. Le 11^ème épisode a pris fin à 7h06 (heure locale) le 26 février après 12 heures et 40 minutes d'activité. Le niveau d'alerte volcanique est resté à Watch (veille) (3^ème niveau sur une échelle de 4) et le code couleur de l'aviation est resté à orange (3^ème couleur sur une échelle de 4).
Les inclinomètres montrent à nouveau une inflation sommitale et suggèrent, d’après le HVO, un nouvel épisode dans les 5 à 10 jours.

Source : HVO

Etna (Italie, Sicile)

Le bulletin de l’INGV du 25 février 2025 sur l’Etna fait état d’une activité strombolienne dans le cratère Sud-Est, d’une activité effusive à la base de la Bocca Nuova (coulée de 4,3 km de longueur) et d’un dégazage des autres cratères. Après un sursaut ces derniers jours, le trémor éruptif avait retrouvé des valeurs basses. Mais depuis le 26 février, il a repris une certaine vigueur. Le bulletin du 27 février fait seulement état d’une activité strombolienne au sommet du cratère Sud-Est, avec dispersion du nuage de cendres vers le sud-est.

Source : INGV
Webcam L.A.V.E. ETNA

Stromboli (Italie / Iles Éoliennes, Ile de Stromboli)

Du 10 au 16 février 2025, une intense activité éruptive a été observée sur le Stromboli avec une activité de ‘spattering’ sur la zone cratérique nord. L’intensité des explosions était faible à moyenne. Les paramètres sismiques et les réseaux de surveillance de la déformation du sol n’ont pas montré de variations significatives. L’activité thermique observée par satellite dans la zone sommitale a été généralement de faible intensité.
D’après l'INGV, il faut s'attendre à une activité strombolienne persistante d'intensité habituelle. La survenue d'explosions d'une intensité supérieure à la normale ne pouvant être exclue, cela justifie les restrictions d'accès au Stromboli où la zone sommitale est strictement interdite.

Source : INGV

Lewotobi (Indonésie / Petites îles de la Sonde,Ile de Florès)

L’aéroport Frans Xavier Seda, dans la province indonésienne de Nusa Tenggara orientale, a été temporairement fermé le 26 février 2025 en raison d’une éruption du Lewotobi Laki-Laki.
L’aéroport est resté fermé un jour jusqu’à ce que les autorités décident qu’il était possible de reprendre les vols en toute sécurité. La fermeture a fait suite au signalement par un pilote d’une odeur de soufre lors d’un vol de Maumere à Kupang à une altitude de 1500 à 3300 m. Le Lewotobi Laki-Laki est entré en éruption vers 06h40 (heure locale), avec un panache de cendres qui a atteint 2500 m au-dessus du sommet.
Le niveau d’alerte du Lewotobi Laki-Laki reste à 3, un niveau en dessous du maximum.

Source : CVGHM

White Island (Nouvelle-Zélande / Bay of Plenty)

De petites émissions de cendres mêlées à de volumineux panaches de vapeur ont été observées au cours de la semaine dernière à White Island. Les capteurs satellites ont enregistré des émissions de dioxyde de soufre (SO₂). Le niveau d’alerte volcanique reste à 2, mais la couleur de l’alerte aérienne a été relevée à l’Orange.
D’après le GNS, le manque actuel de données de surveillance fiables en temps réel laisse une incertitude sur le niveau actuel d’activité volcanique qui pourrait s’intensifier sans prévenir ou presque.

Source : Institut des sciences géologiques et nucléaires (GNS)

Champs Phlégréens (Italie)

Dans son rapport hebdomadaire sur les Champs Phlégréens, l’INGV indique que 692 séismes ont été enregistrés dans la région entre les 17 et 23 février 2025, le plus important d’une magnitude de 3,2. Un essaim a commencé le 15 février et s’est terminé le 19 février. Deux autres essaims d’intensité plus faible ont été enregistrés au cours des trois jours suivants. La majeure partie de l’activité était centrée dans le secteur de la fumerolle de Pisciarelli.
Entre les 15 et 16 février, un soulèvement du sol d’environ 1 cm a été observé. Il coïncidait avec le début d’un essaim sismique. Mais depuis lors aucun changement significatif de soulèvement n’a été détecté. Depuis août 2024, le soulèvement moyen à la station GNSS RITE, dans la zone de plus grande déformation, est d’environ 10 ± 3 mm par mois. Les données de l’INGV indiquent que le soulèvement total à la station RITE a atteint environ 21 cm depuis janvier 2024.
Les paramètres géochimiques n’ont pas montré de variations fondamentales au cours de la période du 17 au 23 février. Le capteur de température près de la fumerolle de Pisciarelli indique une moyenne hebdomadaire d’environ 97°C, ce qui correspond aux tendances observées précédemment.
Sur la base de l’activité volcanique actuelle, aucun élément n’indique une évolution significative à court terme.
Depuis la reprise de la crise bradysismique des dernières années dans les Champs Phlégréens, une augmentation de certains paramètres dans les gaz émis, notamment dans les zones d’Agnano-Pisciarelli et de la Solfatara, a été observée. Au cours des sept dernières années, les émissions de dioxyde de soufre (SO₂) ont été multipliées par cinq, tandis que le dioxyde de carbone CO₂ a atteint en moyenne 5000 t/jr. Les autorités s’inquiètent des effets possibles sur la santé humaine des énormes quantités de CO₂ émises quotidiennement. Une réunion à la préfecture de Naples a permis d’élaborer des stratégies d’intervention pour éviter les risques pour la population.

Source : INGV, presse italienne

Reykjanes (Islande)

Dans sa mise à jour du 25 février 2025, le Met Office signale que le soulèvement du sol, bien qu’il ait légèrement ralenti ces dernières semaines, se poursuit dans la région de Svartsengi sur la presqu’île de Reykjanes. Le volume de magma accumulé a dépassé la quantité présente avant l’éruption du 20 novembre 2024. C’est pourquoi une éruption pourrait démarrer très vite, sans pratiquement prévenir. Le scénario le plus probable est l’ouverture d’une fissure dans la zone entre Sundhnúkur et Stóra-Skógafell. L’activité sismique augmente progressivement.

Source : Met Office islandais

Fentale (Éthiopie)

D’importantes émissions de méthane ont été détectées sur le mont Fentale le 31 janvier 2025. Cette découverte est surprenante, car le dégazage volcanique est généralement dominé par le CO₂ et le SO₂, les émissions de méthane (CH₄) étant rares. D’après les scientifiques, le méthane pourrait provenir d’un réservoir géothermal ou hydrothermal peu profond sous le volcan plutôt que d’un dégazage direct du magma. Il se pourrait aussi que le magma stocké sous le mont Fentale ait migré vers le nord-est, créant de nouvelles possibilités de sortie du gaz.
Des essaims sismiques et des déformations du sol sont enregistrés, avec une baisse des émissions de méthane depuis le 9 février, même si la cause reste inconnue. L’instabilité de la région s’est intensifiée avec un puissant séisme de magnitude M6,0 près du Fentale le 14 février. Cet événement fait suite à une forte augmentation de l’activité sismique depuis le 22 décembre 2024. Cette forte activité sismique a déplacé environ 80 000 habitants des régions d’Afar et d’Oromia en Éthiopie. Les scientifiques évaluent toujours les risques, notamment le risque éruptif du Fentale, du Dofen ou l’ouverture d’une nouvelle bouche éruptive.

Source : The Watchers